Il faut défendre la loi de 1905 !
Nous célébrons en ce mois de décembre l’adoption de la loi du 9 décembre 1905 qui a organisé la séparation effective des Eglises et de l’Etat. Attaquée par tous les gouvernements de la Ve République, la remise en cause la plus réactionnaire de cette loi est portée par le gouvernement d'Emmanuel Macron.
- France, Histoire
La séparation des Eglises et de l'Etat a toujours été une revendication démocratique de la bourgeoise quand elle fut « révolutionnaire », puis, quand celle-ci se convertit à la doctrine sociale de l’Eglise catholique, doctrine de soumission à l’exploitation capitaliste et à l’oppression du peuple, c’est le mouvement ouvrier organisé qui reprit le flambeau de cette liberté démocratique essentielle : celle de la défense de la liberté de conscience.
Cette revendication a été concrétisée par la Révolution française en 1795, abolie par le Concordat bonapartiste de 1801, reconquise par la Commune de Paris, en avril 1871, à nouveau abolie par la bourgeoisie après l’écrasement des Communards par Adolphe Thiers et Otto von Bismarck et enfin rétablie, après un combat intense du mouvement ouvrier avec ce qui restait de républicains authentiques en 1905.
La séparation des Eglises et de l’Etat était la dernière pierre d’un processus engagé en 1789, poursuivi par la Ire, IIe et IIIe République.
Elle parachevait l’édifice démocratique des lois scolaires laïques qui fondèrent « les plus belles écoles du monde » (Friedrich Engels). La Libre Pensée, alliée au mouvement ouvrier, fut le moteur incontestable de ce combat.
La séparation a été aussi instituée aux Etats-Unis en 1789, au Mexique en 1857, en Russie soviétique en 1918 par le décret de Lénine, calqué sur la loi de 1905, et sous une autre forme quelque peu abâtardie en Turquie en 1937. C’est devenu une revendication internationale du mouvement ouvrier sur tous les continents. Elle fut aussi établie dans le Portugal issue de la révolution des Œillets en 1974.
Une loi constamment remise en cause par la réaction
Dès la Première Guerre mondiale, par l’Union sacrée, elle est remise en cause, car le sabre devait être béni par le goupillon. C’est le régime de Pétain qui lui porta les plus sérieuses attaques. La loi ne fut jamais rétablie dans son intégralité à la Libération.
La Ve République de De Gaulle allait parachever les atteintes à cette loi et aux principes de la laïcité. Le général (…)
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