Une nouvelle période s’est ouverte
Pour les millions de travailleurs et de citoyens qui se sont mis en mouvement les 19 et 21 janvier et qui sont d’ores et déjà engagés dans la préparation de la journée de grève et de manifestations du 31 janvier, la question des formes d’action capables d’élargir et d’approfondir encore le mouvement est au centre de toutes les préoccupations.
- France, Retraites
Que deux millions de travailleurs et de citoyens aient répondu, le 19 janvier, par la grève et les manifestations, à l’appel des confédérations syndicales unies – révélant le véritable rapport des forces entre les classes – marque un tournant dans la situation de ce pays.
Macron peut s’agiter, prendre la pause de général en chef à Mont-de-Marsan, envoyer son ministre du Travail, Olivier Dussopt, déclarer au Journal du dimanche : « Avec cette réforme, il n’y aura pas de perdants » (22 janvier).
Il peut se mettre en scène avec Olaf Scholz, comme étant le garant de la « souveraineté européenne » … il n’a plus prise sur les processus en cours dans les profondeurs de la société.
Au soir du 19 janvier, tous les participants (syndiqués, non-syndiqués, travailleurs du public comme du privé, jeunes…) ont éprouvé le même sentiment, celui de l’immense puissance des travailleurs rassemblés dans l’unité pour exiger le retrait pur et simple de la réforme des retraites. Un sentiment renforcé 48 heures plus tard par la marche du 21 janvier à Paris, initiée par les organisations de jeunesse et soutenue par LFI. Un sentiment de confiance dans la capacité qui a été la leur de réaliser et de préserver l’unité de leurs organisations mettant à portée de main l’abandon de son projet par le gouvernement.
Ce gouvernement miné par la perte de sa majorité à l’Assemblée nationale, isolé de la majorité de la population, multiplie les signes de faiblesse. Il n’a jamais été aussi peu sûr du lendemain.
Pour ces millions de travailleurs et de citoyens qui se sont mis en mouvement les 19 et 21 janvier et qui sont d’ores et déjà engagés dans la préparation de la journée de grève et de manifestations du 31 janvier, la question des formes d’action capables d’élargir et d’approfondir encore le mouvement est au centre de toutes les préoccupations. Comme celle des formes d’organisation permettant de garantir le cadre de l’unité des organisations de classe indispensable au rassemblement de la masse.
C’est dans ce combat, jusqu’au bout, pour faire reculer Macron sur les retraites que se forgent les outils et se nouent les relations politiques qui seront amenées à franchir une étape et intégrer à leur combat la dimension de la lutte pour en finir avec ce gouvernement.
En ce sens, la journée du 19 janvier, avec ses deux millions de grévistes et de manifestants, vient clore une période pour en ouvrir une autre, rétablissant la classe ouvrière à sa place comme élément central de toute la situation. Une période qui va inéluctablement s’orienter vers la confrontation avec le pouvoir bonapartiste de Macron, pour ouvrir une issue conforme aux intérêts de la population laborieuse et au respect des principes de la démocratie.