Le POI prépare une assemblée de militants le 26 mars à Paris
Le bureau national du POI s’est réuni le 18 février. Extraits de son relevé de conclusions.
- France, POI

A la sortie de l’Hémcycle, dans la nuit du 17 au 18 février, où la gouvernement a interrompu la discussion sur son projet de réforme des retraites sans être parvenu à le faire voter, Mathilde Panot indiquait : « Cette réforme n’a pas de légitimité parlementaire (…). Le gouvernement ce soir passe en force en utilisant l’article 47-1 de la Constitution. »
Est pointée à juste titre l’illégitimité totale du gouvernement : malgré la complaisance de ses alliés, des pressions qui lui sont venues en aide et malgré une majorité factice qu’il aurait peut-être obtenue, il n’a même pas réussi à donner à sa réforme une légitimité de façade. Pointer cette illégitimité, c’est aider les militants et les cadres à contrecarrer les pressions diverses, c’est consolider la conscience des travailleurs en leur propre force.
413 milliards pour la guerre
Dans une situation marquée pour les travailleurs et leurs familles par les conséquences toujours plus inquiétantes de la marche à la guerre (on a tous remarqué l’écho très positif de la formule « 413 milliards pour la guerre mais 13 milliards de déficits pour les retraites, c’est deux ans ferme pour les travailleurs »), les manifestations énormes qui ont secoué le pays depuis plus d’un mois ont exprimé avec clarté la puissance du rejet de la réforme des retraites par les travailleurs et la grande majorité la population.
A l’origine de ce qu’il se passe au-jourd’hui dans le pays, il y a l’immense colère de la classe ouvrière et de la population laborieuse. Cette colère immense s’était déjà exprimée dans le vote Mélenchon, puis avec l’élection des députés LFI aux législatives. Cette colère a été nourrie par la guerre en Ukraine, par l’inflation, par les salaires bloqués dans les faits, par l’argent qui coule à flots pour la guerre mais qui manque cruellement pour les écoles, la santé, les hôpitaux, les services publics… Cette colère est nourrie par l’explosion des profits des grands groupes capitalistes… C’est toute cette colère accumulée au plus profond de la classe et de la population depuis longtemps qui a conduit à l’unité syndicale qui tient depuis plus d’un mois après le 19 janvier… C’est cette colère qu’il faut aider à se cristalliser sur le 7 mars et sur l’après-7 mars.
Préparer la grève, faire céder Macron
Au lendemain du coup de force du gouvernement à l’Assemblée nationale, ce qui est au cœur des discussions et de la réflexion de la plupart des militants ouvriers se concentre sur une question : et maintenant, s’appuyant sur l’appel de tous les syndicats à mettre la France à l’arrêt le 7 mars, comment, dans tous les secteurs, les entreprises, aider à organiser, à préparer la grève à partir du 7 mars pour faire céder Macron et obtenir le retrait de la réforme des retraites ?
De ce point de vue, le BN invite les comités, les militants du POI à agir dans ce cadre pour préparer le 7 mars et l’après-7 mars, pour abonder les caisses de grève, notamment celles mises en place par LFI et les GA.
Réunir 2 000 militants
C’est cette discussion que nous proposons de mener en préparant l’assemblée générale décidée par le POI le 26 mars à Paris, où sont invités tous les adhérents mais également les militants LFI, les militants syndicalistes qui souhaitent s’y associer. Nous sommes en situation de réussir à réunir plus de 2 000 militants le 26 mars.
Un communiqué des jeunes du POI « Que la jeunesse bloque, c’est notre hantise », indique un député Renaissance à la presse Samedi dernier, des millions étaient encore dans les rues, dont près de 200 000 jeunes, pour exiger le retrait de la réforme des retraites. Depuis des semaines maintenant, la grande majorité de la population du pays rejette massivement cette réforme appuyée par un front syndical uni autour d’un axe : retrait de la réforme ! Des assemblées générales se tiennent dans les universités et décident de rejoindre les manifestations. Dans ce contexte, le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et des présidences d’université décide de fermer les facs qui se mobilisent, de peur que la jeunesse ne rejoigne le mouvement des travailleurs. Aujourd’hui, le programme de Macron pour la jeunesse est clair : la sélection, la précarité et la guerre. Mourir au travail, voilà leur projetComment ne pas faire le lien entre l’exclusion des bancs de l’Université de dizaines de milliers d’étudiants, via ParcourSup ou TrouverMonMaster, et le projet de Service national universel (SNU), le financement d’influenceurs en faveur de l’armée et la course à l’armement ? Le gouvernement donne 413 milliards pour la guerre mais refuse de généraliser le repas à 1 euro pour tous ! Ce même gouvernement, dans cette situation de crise, est obligé de reporter son projet de généralisation du service national universel de peur que la jeunesse ne s’embrase. Alors qu’il nous explique qu’il manquerait 13 milliards pour financer les retraites, en un claquement de doigts, il débloque 413 milliards pour l’armée…
Les organisations syndicales appellent à durcir le mouvement contre la réforme des retraites le 7 mars, dans une série de secteurs ils décident de reconduire la grève. Nous y serons totalement partie prenante en préparant les assemblées générales dans les universités et les lycées. |