Il est reparti comme il était venu : par les airs
Fuyant par hélicoptère les manifestants, Emmenual Macron est venu célébrer à sa triste façon, le 27 avril, la mémoire de Toussaint Louverture, au fort de Joux, dans le Doubs.
- Tribune libre et opinions
Décidément, Macron se croit permis toutes les provocations.
Toussaint Louverture, général noir haïtien, né esclave, mort le 7 avril 1803 dans ce fort, déporté sur ordre de Napoléon. Son crime ? Avoir dirigé la guerre révolutionnaire des esclaves révoltés en Haïti, une colonie qui avait fait la fortune des trafiquants et de la grande bourgeoisie esclavagiste.
Cette révolution aboutit à l’instauration de la première république noire de l’histoire, en 1804, après la défaite infligée aux troupes de l’empire français débarquées sur l’île pour l’écraser et rétablir l’esclavage aboli une décennie plus tôt.
Et Macron n’a pas hésité, avec son habituel et insupportable ton mielleux de prédicateur, à voir en Toussaint Louverture un partisan de « l’ordre au-dessus du chaos » qui « avait compris que la seule insoumission était vaine » !
Oui, ignoble, vraiment, de la part d’un président-monarque qui maintient sous la violence du joug colonial et militaire des territoires entiers, de Mayotte à Fort-de-France.
Non moins ignoble est la célébration, à cette même occasion, de « l’esprit de 1789 » et « l’idéal de la Révolution française » dans la bouche de celui qui use de toutes les dispositions de la monarchie élective qu’est la Ve République pour imposer sa réforme honnie des retraites contre l’immense majorité de la population !
Cet outrage a été commis dans un fort transformé en camp retranché, protégé par des bataillons de gendarmes bloquant les routes à des kilomètres à la ronde. Macron est reparti comme il était venu : par les airs. Tout cela n’aura qu’un temps…