Contre ParourSup, un rassemblement s’est tenu à Paris
A l’initiative du Mouvement des mères isolées rejoint par les organisations lycéennes et étudiantes et la CGT Education 75, un rassemblement s’est tenu le 9 juin place des Invalides à Paris. Une étudiante nous a donné son point de vue.
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Après avoir remercié aux présents d’avoir répondu présents à leur appel, une des initiatrices a rappelé le contexte : réforme des retraites, réforme des lycées pro, ParcourSup et la volonté pour Macron de boucher tout avenir à la jeunesse en la livrant aux appétits du privé, au SNU, etc. elle a assuré les lycéens du soutien et du combat pour la fin de ParcourSup.
- Le président de la FIDL condamne la réalité de cet algorithme qui décide contre les lycéens ! Un système qui libéralise l’éducation et les études supérieures en faveur du privé est en marche.
- Pour le président de la Vie Lycéenne, c’est 1 lycéen sur 3 n’a pas ses vœux à ce jour !. L’avenir, dit-il, on ne le voit pas à cause de cette réforme. Des filières sont supprimées en lycées pro. Dans les conditions d’aujourd’hui, comment les profs peuvent-ils nous former ? Avant, on avait un bac !
- Le président de l’Unef explique notamment que : « Le bilan après 5 ans est une sélection massive des bacheliers et des étudiants, une fermeture massive de postes. Pour le gouvernement, il s’agit de laisser se développer le privé. Il faut une place pour tous les bacheliers dans la filière de leur choix. Il a rappelé que l’année dernière, sur 934 000 bacheliers, ce sont 295 000 étaient sans affectation. »
- Au constat partagé, un étudiant ajoute : « Et dans le même temps, le gouvernement est prêt à débourser 2 millions d’euros pour le SNU ! »
- Myriam de l’Union étudiante est revenue sur ParcourSup Master qui sélectionne à nouveau et remet en cause la poursuite des études. Elle précise : « ParcourSup a comme conséquence aussi que des étudiants affectés dans des filières qu’ils ne veulent pas, poursuivent malgré tout quand même leur première, voire leur deuxième année en attendant de pouvoir rejoindre la filière désirée. Alors que la précarité étudiante fait des ravages ! »
- Un étudiant, militant FI, abonde et conclu sur le nécessaire combat contre ParcourSup.
- Des enseignants, CGT Educ’action 75, ont insisté sur le désastre d’aujourd’hui provoqué par la fin du bac et la mise en œuvre de ParcourSup. Ce sont des centaines de milliers n’ont pas accès aux études de leur choix ! Virginie précise que la destruction du bac engendre de fait une sélection, un tri social. C’est la concurrence, l’individualisation que subissent les élèves.
- Une mère de famille, militante Fi et POI, s’est faite porte-parole de la situation de son fils et de la plupart de ses camarades qui sont en liste d’attente depuis le 1er juin, ajoutant qu’avoir le bac, jusqu’à ParcourSup, ouvrait droit aux études, quel que soit d’ailleurs la note, quel que soit le lycée et le parcours scolaire. C’est ce droit conquis que ce gouvernement interdit à la jeunesse d’aujourd’hui.
- Jérôme Legavre, député LFI-Nupes, a pris la parole pour exprimer à nouveau sa ferme opposition à ParcourSup, depuis son instauration, et pour son abrogation. Il a informé par ailleurs qu’il tiendra une conférence de presse le 15 juin pour donner les détails d’une proposition de loi qu’il dépose pour l’abrogation de ParcourSup.
Tous ont conclu de la nécessité de se regrouper pour abroger cette abomination.
« En réalité, si on parle avec des lycéens ou des étudiants tout le monde est révolté par ParcourSup ! »Tu étais au rassemblement contre ParcourSup, pourquoi ? F: Je suis consciente comme beaucoup d’autres étudiants que ParcourSup est une aberration. Toute ma scolarité j’ai assisté à un écrêmage sociale de mes classes, en premier lieu à la fin du collège, et ParcourSup est venu courronner tout ça à la fin du lycée.
En plus toute notre scolarité on nous dit qu’on a le choix, on nous demande ce qu’on veut faire plus tard sauf qu’au final le jour venu, notre accès aux formations du supérieur est restreint à notre origine sociale et géographique. Soit on doit partir de chez soi pour aller à l’autre bout de la France, soit on se rabat sur une formation qu’on n’a pas choisi par contrainte – ou pire, les deux à la fois.
Qu’as-tu pensé du rassemblement ? C’était important de faire ce rassemblement, bcp d’organisations étaient représentées et le lieu était symboliquement important. Avec l’Union étudiante on avait fait une distribution alimentaire au même endroit, parce que c’est juste derrière l’Assemblée nationale et c’est un lieu de passage important de députés. Il n’y avait pas beaucoup de monde et principalement des militants, mais le nombre de personnes présentes n’est pas du tout représentatif du nombre de personne révolté par ParcourSup. En réalité si on parle avec des lycéens ou des étudiants tout le monde est révolté par ParcourSup. Tu as vécu Parcoursup, comme nous tous, que veux-tu en dire ? La particularité de mon expérience c’est que c’était pendant le confinement. Dès la rentrée 2019 on était énormément sous pression : réfléchir aux vœux, aux lettres de motivations, aux CV (à 17ans !), et cela a instauré une énorme compétition au sein même la classe parce que le classement dans le groupe classe comptait dans notre dossier. La phase de remplissage des vœux était pendant le covid cela a été une grande source de stress. Et le jour des résultats, une fois que les premiers de classe étaient servis, c’était enfin au tour des autres.
Qu’est ce que tu penses de la campagne contre ParcourSup ? Même si ParcourSup est présent et est déjà entré dans les circuits ça vaut le coup de continuer à lutter contre, surtout que maintenant c’est prolongé par Parcoursup Master qu’on va subir aussi.
On doit lutter pour l’abrogation de ParcourSup soit pour revenir à ce qu’il y avait avant soit pour trouver un nouveau système de choix de filière non sélectif.
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