Accidents du travail : l’hécatombe continue
L’exécutif annonce une campagne de sensibilisation… mais les patrons vont bénéficier d’une réduction de leurs cotisations aux accidents du travail. Révoltant !
- Actualité politique et sociale, Code du travail
Fin mai 2023, le patronat et les confédérations syndicales signaient un accord national interprofessionnel sur les accidents du travail modifiant leur gestion dans la branche maladie de la Sécurité sociale.
Un accord qui suscitait et suscite toujours des interrogations.
Rappelons que, depuis 1898, l’employeur est présumé responsable de tout accident intervenu pendant et sur le lieu du travail. L’ordonnance créant la Sécurité sociale en 1945 a donné toute sa portée à cette loi en imposant que le salarié ne cotise pas pour la couverture des accidents du travail dont l’employeur est seul responsable.
Voilà qu’on apprend que « l’exécutif relance la lutte contre les accidents du travail » (Le Figaro, 4 septembre).
Il est temps. Non seulement le nombre d’accidents ne diminue pas, mais on apprend que « ces derniers mois ont été marqués par plusieurs accidents mortels sur le chantier du Grand Paris Express ».
En avril, un apprenti de 22 ans (un apprenti de 22 ans !) a été tué par la chute d’un bloc de béton. La construction de la ligne 16 compte déjà trois décès.
« Une grande campagne de sensibilisation »…
Alors, qu’a prévu l’exécutif pour obliger les employeurs à protéger les salariés ? L’augmentation des cotisations accidents du travail ? La reconstitution des CHSCT ? Bien sûr que NON.
« Il compte lancer une grande campagne de sensibilisation sur le sujet. Visibles sur tous les supports (télé, affiches, radio, réseaux sociaux), les spots seront accompagnés d’un message : “Sécurité au travail : responsabilité de l’employeur, vigilance de tous” ».
Tous responsables… sauf les patrons qui, eux, vont, bientôt, bénéficier d’une réduction de leurs cotisations.
