A la Sécu, dans l’enseignement, les syndicats claquent la porte face aux provocations du gouvernement
L’organisme employeur des agents de la Sécurité Sociale a proposé (sur ordre du gouvernement) 1,5 % d'augmentation salariale pour 2023 ! Cela a tourné court... Scène similaire à l'Assemblée nationale, où étaient reçus les syndicats enseignants.
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À la Sécurité sociale
Le 12 septembre, l’Ucanss/Comex, employeur à la Sécurité Sociale réunissait les organisations syndicales sur les salaires. La proposition du patron (sur ordre du gouvernement) ? +1,5 % ! Comme dans la fonction publique ! Excédées, les organisations syndicales ont quitté la table des négociations et dénoncé le mépris du ministère et de l’Ucanss dans un communiqué dont voici un extrait.
« L’intersyndicale regroupant les fédérations CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO et Unsa dit “Assez ! à l’Ucanss/Comex et exige de véritables négociations !
Aucune organisation syndicale n’apposera sa signature sur les accords salaires et on vous dit pourquoi. À la Sécurité sociale, la “négociation” sur les salaires n’en porte que le nom, l’employeur reste enfermé dans le carcan budgétaire imposé par les pouvoirs publics. (…)
Le 31 août, les mesures proposées par l’employeur étaient : 1,5 % de revalorisation de la valeur du point, une prime “partage de la valeur” non pérenne et non socialisée qui laisse de côté un tiers du personnel. Ces mesures étaient non négociables, à prendre ou à laisser.
Face à cet affront, l’intersyndicale a demandé à l’Ucanss de retourner au ministère pour obtenir de réels moyens afin d’ouvrir une véritable négociation. La réunion du 12 septembre n’aura été qu’une pâle et consternante copie de celle du 31 août. (…)
Ces mesures sont très loin du compte et sont très en deçà des attentes et besoins légitimes des salariés et en total décalage avec l’inflation ! (…)
L’intersyndicale refuse de valider des injonctions qui n’ont qu’un seul effet : appauvrir les salariés de la Sécurité sociale. (…) Elle engage d’ores et déjà les militants de chacune de nos organisations à se rencontrer dans les caisses et à décider des initiatives qu’ils jugeront appropriées pour favoriser la défense de ces revendications. »
Dans l’enseignement
Mercredi 20 septembre, les organisations syndicales enseignantes étaient conviées à une table ronde sur la rentrée scolaire organisée par la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale.
Durant l’audition, les syndicats enseignants ont fustigé les conditions de rentrée : manque de profs dans 58 % des établissements (Unsa), « une école et des personnels qui vont de plus en plus mal » (FSU), « des enseignants qui vont faire deux ans de plus à cause de la réforme des retraites » (Fnec-FP FO).
Visiblement agacés par les faits exposés par les syndicats enseignants pendant de longues minutes, les députés de « l’arc républicain » les ont sermonnés. La députée Renaissance : « Le ton caricatural que vous utilisez n’honore pas le corps professoral vous êtes censé représenter ».
Le député RN Julien Odoul lui emboîte le pas : « Nous vous avons écouté religieusement alors même que certains de vos propos étaient choquants et que d’autres propos pouvaient s’apparenter au sketch des Inconnus sur la grève du lycée. »
Les syndicats ont répondu avant de se faire de nouveau rappeler à l’ordre par le député RN Chudeau : « Je pense que nos hôtes n’ont pas compris où ils sont et à qui ils s’adressent. (…) Si vous voulez que nous nous retrouvions l’année prochaine, ce qui n’est pas forcément certain, je voudrais que vous vous mettiez au niveau et que vous baissiez d’un ton. »
Sarah Legrain, députée LFI a été la seule à soutenir les syndicats enseignants en déclarant avoir « honte de voir (mes) prétendus collègues vous parler de cette façon et vous dire ma satisfaction d’avoir pu organiser cette table ronde et d’avoir pu entendre toute autre chose ». « Merci d’avoir exposé les faits » appuie Jérôme Legavre, député LFI, à ses côtés.
Les syndicats ont finalement quitté la séance. Dans une déclaration intersyndicale, les organisations syndicales dénoncent les « propos dénigrants, voire insultants » tenus par les députés RN et Renaissance. « Tout cela s’est déroulé sans intervention de la présidente de la commission, Mme Rauch (Horizons) ». Ces propos sont « autant de marques de mépris envers nos organisations, mais aussi une forme de mépris pour la réalité que vivent tous nos collègues et les élèves dans les écoles, collèges et lycées ».