Profiteurs de guerre
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en déplacement à Kiev, a déclaré : « Ce sont aussi des opportunités pour les industries françaises, pardon de le dire comme ça, mais il faut l’assumer. »
- Guerre
En ce début de mois d’octobre, en tout point catastrophique pour la population ce pays, qui voit des centaines d’étudiants faire la queue pour se nourrir (25 % des gens qui participent aux queues de la faim sont des étudiants), des milliers d’enfants dorment dans la rue, des milliers de familles plongées dans la pauvreté, un système hospitalier exsangue, des milliers de suppressions de postes d’enseignants (- 2 000 en 2023, – 2 500 prévus en 2024) le gouvernement Macron et ses supplétifs ont, à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances 2024, choisi leurs priorités : répression, casse sociale et guerre.
– Répression : on ne compte plus le nombre de responsables syndicaux et politiques convoqués par la police ou la justice comme ce militant syndical du Gers ou ce responsable d’un groupe d’action LFI du pays de Montbéliard. Une répression qui a comme objectif principal de terroriser la population qui, comme à Carhaix, résiste à l’appel d’un « comité de vigilance » pour se battre pour la réouverture du service d’urgence 24 heures sur 24 de l’hôpital. On comprend mieux dès lors la création de 2 653 postes pour la sécurité intérieure.
– Casse sociale : alors que les grandes entreprises de ce pays enregistrent des bénéfices records, le gouvernement prévoit la baisse des prestations d’assurance maladie, applique la réforme des retraites, attaque les retraites complémentaires, entend précariser davantage la jeunesse et les salariés avec le projet de loi « pour le plein emploi ».
– Guerre : car, pour financer les 413 milliards de la loi de programmation militaire, la France, 3 e exportateur mondial d’armement a besoin d’aller chercher cet argent dans les poches de la population.
A ceux qui ont encore la naïveté de croire que les livraisons d’armes à Zelensky ont pour but la défense du peuple ukrainien, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en déplacement à Kiev, leur donne une piste de réflexion : « Ce sont aussi des opportunités pour les industries françaises, pardon de le dire comme ça, mais il faut l’assumer. »
Et de continuer avec un cynisme sans borne : « En tout cas, la réalité, c’est que les industries françaises ont un rôle à jouer aujourd’hui, il est vrai aussi pour demain. Et cette perspective–là, les Anglo–Saxons l’ont compris. A nous de défendre aussi le pré carré français dans cette affaire. »
Une « affaire » qui a déjà fait des centaines milliers de morts et de blessés de chaque côté.