Réactions syndicales : « Cessez-le-feu immédiat ! »

Communiqués syndicaux de la CGT et de FO.

Dans les rues bombardées de Gaza, le 9 octobre (photo Mohamed Zaanoun / Middle East Images via AFP)
Par Communiqués
Publié le 12 octobre 2023
Temps de lecture : 4 minutes
Communiqué de la confédération CGT (9 octobre)

« Pour une paix juste et durable entre Israël et la Palestine ! »

« Samedi 7 octobre, le Hamas a déclenché une offensive d’une violence inédite, s’en prenant à de très nombreuses cibles civiles. La CGT condamne cette escalade qui endeuille et prend pour cible des millions de civils israéliens comme palestiniens et dessert la cause palestinienne.

La CGT appelle le Conseil de sécurité l’Onu à prendre une résolution exigeant l’arrêt immédiat de toutes les hostilités et permettant aux organisations humanitaires d’intervenir sans délai. Au-delà, il n’y aura pas de paix durable sans justice. La CGT demande l’ouverture d’un processus de paix et la recherche d’une solution politique et diplomatique, seule à même de mettre fin à la terreur et à la guerre qui meurtrit cette région du monde depuis 1948. Ce processus de paix doit reposer sur le respect du droit international et des résolutions de l’Onu et sur la création d’un État Palestine viable et souverain au côté de l’État d’Israël, l’un et l’autre régis par un fonctionnement démocratique.

La CGT adresse tout son soutien aux victimes israéliennes et palestiniennes et à leurs familles, ainsi qu’aux organisations syndicales avec qui elle travaille, la PGFTU (Palestine) et Koach La Ovdim (Israël).

Ce cap franchi dans le conflit israélo-palestinien a un impact déflagrateur sur tout le Proche et Moyen-Orient et mobilise au-delà les opinions publiques mondiales. La CGT appelle donc solennellement le gouvernement et le président de la République à avoir la hauteur de vue qu’exige la gravité de la crise et à adopter, comme la France a su le faire par le passé, une position rassembleuse, au plan national et international, condamnant l’agression du Hamas mais, également, la violence et l’impasse de la politique du gouvernement israélien.

En effet, le gouvernement israélien dominé par l’extrême droite mène ouvertement une politique d’apartheid et poursuit inexorablement la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, au mépris de toutes les décisions internationales, fermant chaque jour davantage la porte à tout processus de paix, alors que Benyamin Netanyahou appelle à raser les villes de Gaza.

La CGT rappelle que le Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des nations unies (Onu), dans un rapport publié mardi 7 juin, condamne clairement la politique d’Israël sur la situation : “Les conclusions et recommandations liées aux causes profondes de ce conflit pointent dans leur immense majorité vers Israël, ce que nous analysons comme un indicateur de la nature asymétrique du conflit et la réalité d’un État qui en occupe un autre.” »

 

Sophie Binet sur France Inter (8 octobre)

« Au lieu de générer des polémiques assez décalées avec la gravité du moment, la Première ministre devrait mettre toute son énergie à demander que l’Onu demande un cessez-le-feu immédiat. »

 

Communiqué confédéral FO (9 octobre)

« Israël – Palestine : cessez-le-feu immédiat ! »

« FO constate et déplore malheureusement une nouvelle fois que le conflit et les violences l’emportent entre Israël et la Palestine.

À nouveau, FO en appelle à ce que la communauté internationale agisse effectivement pour que cessent immédiatement les violences dont sont principalement victimes les populations civiles, les travailleurs et leurs familles dont beaucoup d’enfants.

Un cessez-le-feu immédiat, l’arrêt des hostilités et l’établissement des conditions assurant à la population de vivre en sécurité et d’accéder aux besoins fondamentaux (soins, alimentation, logement) sont indispensables.

Avec la Confédération syndicale internationale, FO considère que la solution acceptable et durable est la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et le lancement de négociations pour l’établissement des conditions économiques et sociales indispensables à la coexistence pacifique et en démocratie des États israéliens et palestiniens. »

 

Communiqué de l’UD FO de Paris (9 octobre)

« Paix »

« Une nouvelle fois les civils innocents, les travailleurs et travailleuses perdent la vie, sont blessés dans un conflit armé au Moyen-Orient comme c’est encore le cas en Ukraine et en Russie.

Notre organisation a toujours condamné les guerres et œuvré pour la paix comme l’ont fait Jaurès et Jouhaux. Les syndicalistes que nous sommes sont profondément choqués par le spectacle de femmes, d’hommes et d’enfants abattus et d’avions bombardant des populations civiles sans défense.

Nous voulons joindre notre voix à tous ceux, quels qu’ils soient, qui demandent un cessez-le-feu immédiat, qui protégera toutes les populations et travailleurs dans ce conflit qu’ils n’ont pas décidé et souhaité. Nous dénonçons toutes les réactions et postures, les appels insensés à la vengeance ainsi que des amalgames particulièrement dangereux qui tiennent lieu d’arguments lorsqu’il y a désaccord, et qui tentent à utiliser ces drames humains à des fins partisanes, alors que des hommes et des femmes meurent sous les balles et les bombes.

Au plus haut de l’État, les polémiques des dernières heures sont en total décalage avec la gravité de la situation. La Première ministre doit au contraire tout mettre en œuvre pour que cessent les combats plutôt que de s’acharner sur ceux qui ne partagent pas l’avis du président de la République et d’elle-même.

Tout doit être mis en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et le retour à la table des négociations dans le droit imprescriptible des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les civils et les travailleurs et travailleuses meurent sous les bombes et les balles produites par les marchands de canon et les politiciens qui les soutiennent.

Cessez-le-feu immédiat pour une paix juste et durable ! »

 

Communiqué de la chambre syndicale des employés et cadres CGT-Force ouvrière (10 octobre)

« Cessez-le-feu immédiat »

« La chambre syndicale a pris connaissance des déclarations d’Élisabeth Borne.

Après que Mme Borne a fait convoquer près de 500 militants syndicalistes dans les commissariats et gendarmeries parce qu’ils ont osé s’opposer à elle et à sa sinistre loi contre nos retraites. Une loi imposée à coup de 49.3 contre 95 % de la population et qui vole 2 années de leur vie aux salariés et salariées.

Dans l’escalade guerrière en cours au Proche-Orient, Mme Borne, au lieu de travailler à l’apaisement et au rétablissement de la paix, ose se présenter en moraliste, en défenseur des populations civiles, redouble de menaces à l’égard de personnalités qui ne partagent pas ses positions et préfère jeter de l’huile sur le feu en opposant les uns aux autres, Palestiniens contre Israéliens.

Pour sa part, la chambre syndicale se range résolument aux côtés des populations, des travailleurs palestiniens et israéliens de leurs syndicats qui sont comme dans toutes les guerres et les conflits armés, que ce soit en Ukraine ou ailleurs, les premières et principales victimes.

Alors oui, dans ces circonstances tragiques, tous ceux qui se prononcent pour le cessez-le-feu immédiat ont raison.

Tout autre position ne peut que contribuer à l’encourager de basculer dans un bain de sang généralisé.  »