Fausses nouvelles ? Non, mensonges !
Vous souvenez-vous de la petite fiole agitée par un secrétaire d'Etat américain à l'Onu ou encore d'une infirmière koweïtienne qui a ému le monde entier ?
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Le 14 octobre 1990, alors que les troupes irakiennes de Saddam Hussein entrent au Koweït, une intense propagande se met en route.
Sur toutes les télévisions du monde, une infirmière koweïtienne, Nayirah, en larmes, témoigne : « Les soldats irakiens entrent dans l’hôpital. Ils sont allés retirer les bébés des couveuses. Ils ont pris les couveuses et ont laissé mourir les bébés sur le sol froid. Les Irakiens ont tout détruit. Ils ont vidé les supermarchés de nourriture, les pharmacies des médicaments, les usines de matériel médical. »
Ce témoignage a bouleversé le monde entier, justifiant par avance l’intervention, sous l’égide des Etats-Unis, en Irak.
En réalité, ce témoignage avait été conçu par l’agence de communication Rendon Groups. La jeune fille a été coachée par Mickaël Deaver, ancien conseiller en communication de Ronald Reagan. L’infirmière n’est pas infirmière. Elle s’appelait Nayirah al-Sabah et était la fille de l’ambassadeur du Koweït aux Etats-Unis. Cette opération a été financée par l’association Citizens for free Koweït, regroupement d’exilés koweïtiens aux Etats-Unis qui ont payé dix millions de dollars pour ce clip. Par ailleurs, le gouvernement américain avait payé 14 millions de dollars à cette société de communication pour avoir aidé à médiatiser sous un jour favorable l’intervention occidentale dans la guerre du Golfe.
En 2003, à la veille de la deuxième guerre du Golfe, la propagande se développe affirmant que Saddam Hussein et l’Irak possédaient des armes de destruction massive. A l’assemblée générale de l’Onu, le secrétaire d’Etat américain Colin Powell agite une petite fiole censée contenir des produits chimiques dangereux. Tony Blair publie un rapport prétendument des services de renseignements britanniques démontrant que l’Irak possédait des armes de destruction massive.
Aucune arme de cette sorte n’a été trouvée en Irak. Un pur mensonge. Colin Powell et Tony Blair savaient qu’ils mentaient. Sept ans plus tard, une enquête parlementaire britannique démontrera que Tony Blair mentait, que le rapport n’avait pas été rédigé par les services secrets mais par les conseillers de Tony Blair.