« Il ne fait guère de doute que l’administration Biden est complice du génocide d’Israël »
John J. Mearsheimer, spécialiste américain des relations internationales, reconnait l'implication de Biden dans le génocide en cours en Palestine.
- A la une, Palestine

L’Afrique du Sud a saisi la Cour Internationale de Justice (CIJ), organe judiciaire de l’Onu contre Israël, « pour la violation de ses obligations relatives à la prévention du crime de génocide » et demande à son président d’appeler Israël « à arrêter immédiatement toutes les attaques militaires dans la bande de Gaza et de mettre fin à sa restriction de l’aide humanitaire » .
Elle considère dans sa saisine, que les crimes israéliens à Gaza sont commis dans « l’intention de détruire les Palestiniens en tant que groupe national, racial et ethnique » , qu’ils constituent donc un génocide et doivent être replacés dans le contexte de « 75 ans d’apartheid, de 56 ans d’occupation belligérante du territoire palestinien, et de 16 ans de blocus de Gaza ». A la suite de cette requête, Benyamin Netanyahou a déclaré dimanche 31 décembre que « nous continuerons notre guerre défensive, dont la justice et la moralité sont sans équivalent » . Les médias et dirigeants israéliens ont crié au scandale tout en appelant à poursuivre les massacres et les destructions.
Ce n’est pas la première fois que l’Etat israélien est envoyé devant la CIJ, dont la décision qui ne sera pas contraignante mais essentiellement politique n’interviendra qu’au printemps.
Jusqu’à présent, il a refusé de répondre aux convocations des juridictions internationales. Cette fois-ci l’Etat israélien a décidé de se défendre. Pour ce faire, il a mandaté un juge de sa Cour suprême, Aharon Barak, connu pour avoir autorisé toutes les expansions coloniales en Cisjordanie et à Jérusalem.
« D’énormes implications pour les Etats-Unis »
Pour John J. Mearsheimer, spécialiste américain des relations internationales, le rapport préparé par l’Afrique du Sud représente une description précise de ce que fait Israël à Gaza et « fournit un ensemble substantiel de preuves montrant que les dirigeants israéliens ont des intentions génocidaires envers les Palestiniens. En effet, les commentaires des dirigeants israéliens – tous scrupuleusement documentés – sont choquants. On se souvient de la façon dont les nazis parlaient de traiter avec les juifs en lisant comment des Israéliens occupant des “postes de responsabilité les plus élevés” parlent de traiter avec les Palestiniens ».
Mearsheimer note que cela « a d’énormes implications pour les États-Unis, en particulier le président Biden et ses principaux lieutenants. Pourquoi ? Parce qu’il ne fait guère de doute que l’administration Biden est complice du génocide d’Israël, qui est également un acte punissable selon la Convention sur le génocide » .
« Complice d’un crime horrible perpétré au grand jour »
L’auteur conclut en pointant la responsabilité complice de ceux qui savent et acceptent : « Les États-Unis sont une démocratie libérale peuplée d’intellectuels, de rédacteurs de journaux, de décideurs politiques, d’experts et d’universitaires qui proclament régulièrement leur profond attachement à la protection des droits de l’homme dans le monde entier. Ils ont tendance à être très bruyants lorsque des pays commettent des crimes de guerre, surtout si les États-Unis ou l’un de leurs alliés sont impliqués. En ce qui concerne le génocide d’Israël, cependant, la plupart des défenseurs des droits de l’homme du courant libéral ont peu parlé des actions sauvages d’Israël à Gaza ou de la rhétorique génocidaire de ses dirigeants. Espérons qu’ils expliqueront leur silence troublant à un moment donné. Quoi qu’il en soit, l’histoire ne leur sera pas favorable, car ils n’ont pas dit un mot alors que leur pays était complice d’un crime horrible perpétré au grand jour. » C’est également vrai pour les complices en France de l’extermination massive du peuple palestinien.