De l’Ukraine au Moyen-Orient

L’impérialisme américain entend bien être le gendarme du monde. Mais un gendarme affaibli, dans un monde en crise.

Près de quatre mois de bombardements par l’armée israélienne sur la bande de Gaza. Ici, sur la ville de Khan Younès au sud de la bande de Gaza (Photo AFP).
Par Lucien Gauthier
Publié le 4 février 2024
Temps de lecture : 2 minutes

La campagne présidentielle aux États-Unis a déjà commencé, aggravant et accentuant la fracture qui déchire ce pays et notamment sa classe dominante.

Celle-ci est en effet confrontée à la crise générale du système capitaliste, à son incapacité, tant par Biden que par Trump, à réduire l’inégalité des échanges avec la Chine. L’impérialisme américain entend bien être le gendarme du monde. Mais un gendarme affaiblit, dans un monde en crise.

Le refus, jusqu’à maintenant par les républicains, de débloquer les 60 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine en est une indication. De toute façon, l’administration Biden a annoncé qu’en 2024, la dotation à l’Ukraine sera moindre qu’en 2023.

Zélensky s’alarme et explique qu’en Ukraine, c’est le sort du monde libre qui se joue. Aussitôt, la presse aux ordres, à coups d’arguments d’experts et de spécialistes, spécule sur le fait que la Russie va envahir l’Europe d’ici à trois ans.

L’impérialisme américain menace. Il menace aussi la Chine par rapport à Taïwan.

Son soutien indéfectible jusque-là à Israël n’empêche qu’au sein même de l’administration américaine et dans la classe dominante des voix s’inquiètent de l’extension du conflit à tout le Moyen-Orient, région stratégique (pétrole et gaz).

Le gouvernement israélien continue ses provocations dans une course vers l’abîme, bombardant Gaza, et s’attaquant aussi à la Cisjordanie et au Liban.

Les États-Unis, au nom de la défense du libre commerce dans la mer Rouge (14 % de la circulation des marchandises transitent par le canal de Suez), bombardent les Houtis, au Yémen, mais aussi en Syrie et en Irak, dénonçant l’Iran comme le véritable maître d’œuvre de cette crise.

Mais les peuples de la région, comme en témoignent les manifestations, en Égypte, au Liban, en Jordanie, en Irak, au Yémen, ne veulent pas de la guerre, de l’oppression impérialiste. Au sein même de l’État d’Israël, les manifestations pour le cessez-le-feu sont souvent brutalement réprimées par la police. En Europe, aux États-Unis, en Amérique latine, en Asie et en Afrique, ils sont des millions et des millions à exiger le cessez-le-feu.