Un premier succès contre les démolitions de logements HLM

Plus de 50 collectifs locaux, avec des architectes et urbanistes, ainsi que le DAL, la CNL, la revue "Construire !", ont appelé à se rassembler le 7 février, devant l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui a détruit plus de 160 000 logements depuis 2004.

Conférence de presse du collectif "Stop aux démolitions Anru", le 7 février (photo correspondant)
Par Urbain Krisis
Publié le 15 février 2024
Temps de lecture : 2 minutes

Depuis plusieurs années, un collectif d’habitants et un collectif d’architectes du quartier du Mirail à Toulouse combattent ensemble contre la démolition d’un quartier HLM de grande qualité architecturale et environnementale.

Constatant que des luttes identiques étaient menées dans de nombreuses autres villes à travers tout le pays et que l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a détruit plus de 160 000 logements depuis 2004, ils ont appelé à constituer un collectif national pour stopper les démolitions.

Plus de 50 collectifs locaux, des associations d’architectes et d’urbanistes, ainsi que le DAL, la CNL, la revue Construire! et plus de 700 professionnels  de la ville ont répondu à ce jour. Ils ont constitué le Collectif national et lancé un appel : Stop aux démolitions Anru ! Pour un moratoire immédiat !

Cet appel déclare que « dans toutes les villes, tous les quartiers où l’ANRU engage une politique de démolitions, la population et les collectifs se mobilisent pour s’y opposer, que partout naît la volonté de ne pas rester isolés, d’unir nos forces nationalement pour être plus forts et faire entendre notre voix ».

S’appuyant sur ce constat, le collectif national a appelé à une rencontre des représentants des collectifs à Paris à l’occasion des 20 ans de l’Anru le 7 février 2024. Il a demandé à l’Anru de recevoir une délégation pour porter sa demande de moratoire et a appelé à un rassemblement pour appuyer cette délégation.

Mercredi 7 avril au matin, malgré la pluie, nous étions plus de 150, représentants des habitants, professionnels de la ville, architectes, urbanistes, avec la CNL, le DAL et Construire!, massés devant le siège de l’Anru pour que la délégation soit reçue et que la revendication du moratoire immédiat soit entendue. Les députés François Piquemal et Aurélien Taché étaient présents pour apporter leur soutien.

Le début d’une mobilisation nationale

Des délégués de comités venus de tout le pays se sont succédés au micro pour relater leurs luttes. Ils ont constaté qu’ils étaient tous confrontés aux mêmes problèmes, aux mêmes mensonges, aux mêmes manœuvres, et que leurs combats n’étaient pas isolés. Face à l’ampleur inédite de la mobilisation, l’Anru a finalement accepté de recevoir la délégation, et s’est engagée à organiser un nouveau rendez-vous courant mars.

L’après-midi, dans une salle comble, le collectif national a répondu aux questions des nombreux journalistes présents à la conférence de presse, puis un débat s’est engagé sur les suites à donner à ce rassemblement.

Tout le monde a convenu que le succès du 7 février constituait le début d’une mobilisation nationale qui devra encore s’élargir pour obtenir le moratoire. Nous en reparlerons.