François Ruffin : « Par les armes, pour que se taisent les armes »

Pour François Ruffin, c’est on ne peut plus clair : il faut faire la guerre et alimenter d'armes le régime de Zelensky. Où cette folie nous conduit-elle ?

François Ruffin (Photo AFP).
Par Victor Cayeux
Publié le 22 mars 2024
Temps de lecture : 2 minutes

La convention de lancement des campagnes aux européennes a mis au centre l’exigence de paix, le refus de la surenchère militaire dans laquelle le gouvernement européen et l’Union européenne emmènent les peuples d’Europe.

Au même moment, le député François Ruffin donne une interview dans Le Monde du 17 mars sur l’Ukraine.

Tout en reprenant des éléments de condamnation de la surenchère macronienne, « sur l’envoi de troupes à Odessa », il y déclare : « Il faut armer l’Ukraine, lui donner la priorité dans nos livraisons, et relever notre production. Kiev n’a pas besoin de grandes déclarations, mais de munitions. » « Par les armes, pour que se taisent les armes, afin de ramener Vladimir à la table des négociations ».

C’est on ne peut plus clair : il faut faire la guerre.

Mais précisément, les déclarations de Macron ne disent pas autre chose. Alors que l’armée ukrainienne est en grande difficulté pour recruter des combattants en nombre suffisant pour aller mourir ou finir mutilé sur le front dans une boucherie sans nom, il faut poursuivre !

« S’en donner les moyens »

François Ruffin y dresse également la perspective de « bâtir en Europe notre propre sécurité, notre dissuasion. Et s’en donner les moyens : pour cela [elle doit] bousculer les règles de Bruxelles sur les investissements, sur la commande publique, sur le libre-échange ».

Comme Biden et Macron l’affirment, comme l’Union européenne qui veut réarmer à coups de milliards, il faut donc préparer la guerre ?

Comment comprendre cette idée de s’en « donner les moyens » ? Il faudrait faire sauter les digues et passer à une économie de guerre, pour produire en masse des armes, comme d’autres au gouvernement y appellent de leurs vœux ?

« Les 3 milliards d’euros d’aide militaires promis cette année pour les forces ukrainiennes sont acceptables s’il existe une justice fiscale, si les profiteurs mettent la main à la poche », poursuit François Ruffin.

Nous voilà rassurés, que les capitalistes qui viennent d’engranger des profits records (la France devient deuxième marchand d’armes au monde) soient taxés, et la marche à la guerre, à la destruction généralisée, pourra être juste, et se poursuivre.

Chacun aura relevé la concomitance entre les nouveaux milliards débloqués pour la guerre, et la saignée prévue par le gouvernement de 10 milliards dans les budgets de la Fonction publique cette année : de cela pas un mot ici.

Au moment où la Chine déclare que si les USA et l’Otan interviennent en Ukraine, elle interviendra où et quand bon lui semble, où ces fous nous conduisent-ils ?