A trois semaines des élections européennes
Tous aux manifestations du 18 mai pour dire stop aux massacres, arrêt des livraisons d’armes, non au génocide du peuple palestinien !
- A la une, Elections, Guerre
Jérôme Fourquet est directeur de l’Ifop, l’Institut français d’opinion publique. Alors que les sondages prédisent un piètre score de la liste soutenue par Macron et conduite par Valérie Hayer, Jérôme Fourquet prévient : « Si la liste de la majorité présidentielle est à 15 %, tout le monde comprendra que Macron, c’est terminé ».
Quelques points de pourcentage en plus ou en moins ne changeront rien à une affaire déjà entendue. Or, il reste encore trois ans de mandat présidentiel, jusqu’en 2027. Le président du Sénat, Gérard Larcher, a bien agité le risque d’une motion de censure et d’une dissolution de l’Assemblée, mais pour faire quoi ?
Une crise politique qui ne fait que s’approfondir
Macron, Larcher, Le Pen votent ensemble les projets de loi essentiels présentés par le gouvernement, ou s’arrangent, au gré des circonstances, pour qu’ils passent sans dommage. Comme le rappelle avec raison Manuel Bompard, « ils ont déjà voté ensemble contre la hausse du Smic, contre le rétablissement de l’impôt sur la fortune, contre le gel des loyers, pour remettre le cumul des mandats et pour une loi raciste sur l’immigration ».
Tous soutiennent ouvertement, ou de façon plus sournoise, le génocide en cours en Palestine. Tous abhorrent La France insoumise pour son soutien au peuple palestinien massacré et sa politique de rupture.
Une politique largement soutenue par la population laborieuse, comme le montrent les multiples porte-à-porte géants organisés par les militants insoumis qui se déploient dans le pays.
Quant au candidat va-t’en guerre Glucksmann, soutenu par le Parti socialiste, il vient de déclarer au sujet des retraites : « Ce ne sera pas 60 ans universel ».
S’inscrivant dans la longue tradition sociale-démocrate des promesses et des trahisons, après avoir épousé la revendication de la retraite à 60 ans pour tous au moment des grèves et manifestations de masse contre la réforme Macron, et profité au passage du programme de la Nupes pour gagner quelques strapontins à l’Assemblée, le voilà déjà passé de l’autre côté.
Pour sa part, monsieur Deffontaines (PCF) ne manque pas une occasion de cibler son adversaire préféré, Jean-Luc Mélenchon.
Des provocations incessantes
Le gouvernement multiplie les provocations en annonçant la fin du statut de la fonction publique et des catégories A, B et C, le licenciement des fonctionnaires et la fin du recrutement des enseignants sous le statut de la fonction publique d’État – un million d’enseignants deviendraient, à terme, des contractuels.
La répression et les interdictions se banalisent. Lorsqu’ils s’indignent, les principaux dirigeants syndicaux protestent en silence, à coups de communiqués. Tous savent que la colère couve.
Ils savent que les étudiants n’ont pas renoncé à protester contre le génocide du peuple palestinien, à l’instar du mouvement qui s’étend dans les universités du monde entier.
Ils savent que les manifestations et les rassemblements se poursuivent contre le massacre des Palestiniens de Gaza, en France et dans chaque pays, malgré la campagne quotidienne de dénigrement et d’insultes qui sévit depuis sept mois sur toutes les chaînes de radio et de télévision.
Ils savent qu’une grève puissante a rassemblé les enseignants, les parents et les élèves en Seine-Saint-Denis et ailleurs contre leur politique. Et pas seulement dans l’enseignement.
Arrêter le génocide et la marche à la guerre
Dans ce clair-obscur, Macron a déclaré : « J’espère de toutes mes forces qu’on n’aura pas à partir en guerre ». Pourtant, il fait tout pour.
Macron a fixé deux conditions pour l’envoi de troupes françaises en Ukraine : « si les Russes devaient percer les lignes de front, et s’il y avait une demande ukrainienne ». La première condition semble aujourd’hui se réaliser. Concernant la deuxième, on observera que le député ukrainien Goncharenko vient d’écrire au président Zelensky pour demander une assistance militaire à ses alliés, demandant instamment « l’admission d’unités des forces armées d’autres États sur le territoire de l’Ukraine, y compris celles qui participeront à des opérations internationales de maintien de la paix et de la sécurité ».
Au même moment, l’éditorial du journal Le Figaro du 14 mai se conclut ainsi : « L’heure approche où la résolution des Occidentaux sera mise à l’épreuve : si Moscou “ne doit gagner sous aucun prétexte”, comme le répète Emmanuel Macron, sa “bravade stratégique” d’envoyer des soldats en Ukraine n’est peut-être pas si loin de se concrétiser ».
Le Figaro, qui annonçait la veille qu’un accord secret « aurait pu mettre fin à la guerre en Ukraine » dès avril 2022. Mais pour Biden et les dirigeants européens, la guerre devait continuer et l’accord n’eut pas lieu.
La guerre est aussi la seule perspective du chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Halevi.
Exprimant sans doute la pensée du cabinet de guerre dirigé par Netanyahou, il a déclaré que sans « processus diplomatique pour instaurer un gouvernement dans la bande [de Gaza] il devrait bombarder Gaza « encore et encore », sa « tâche de Sisyphe »1Dans la mythologie grecque, Sisyphe, roi de Corinthe, fut condamné à faire rouler éternellement jusqu’en haut d’une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet..
Ces gens-là conduisent l’humanité à la ruine. Il faut les arrêter et les arrêter maintenant.
Tous aux manifestations du 18 mai pour dire stop aux massacres, arrêt des livraisons d’armes, non au génocide du peuple palestinien !