« Monsieur Biden, arrêtez d’armer la guerre d’Israël »
Nous publions des extraits d’une lettre de prison de deux jeunes refuzniks israéliens, Tal Mitnick et Sofia Orr, 8 mai.
- Actualité internationale, Palestine
« Cela fait des mois que nous sommes en prison militaire – Tal a été condamné à 150 jours et Sofia à 85 jours – pour avoir refusé de s’enrôler dans l’armée israélienne et de prendre part à la guerre contre Gaza.
Nous essayons d’utiliser notre emprisonnement pour sensibiliser le public israélien et pour apporter un avenir meilleur aux Israéliens et aux Palestiniens – pour apporter un peu d’espoir de paix sur cette terre.
Monsieur Biden, nous voyons que vous signalez que vous en avez assez de la politique israélienne. Vous dites que la destruction à Gaza est allée trop loin. Mais nous voulons vous dire, Monsieur Biden, que les paroles dures et la condamnation ne changeront rien.
La seule façon de faire arrêter Netanyahou est d’exercer une véritable pression – et d’arrêter d’armer la guerre d’Israël. Vous avez le pouvoir d’arrêter cette guerre demain. Utilisez-le.
Nous savons qu’il ne peut y avoir de gagnant dans cette guerre car il n’existe pas de solution militaire au conflit. Aucune destruction ni aucun meurtre à Gaza ne pourraient ramener les vies perdues le 7 octobre.
Notre gouvernement avait promis que la pression militaire pourrait ramener les otages, mais en réalité, les otages ont été libérés presque exclusivement grâce à des accords négociés. Ils disent que le Hamas peut être détruit, mais il est toujours au pouvoir et son soutien public est élevé.
« Notre camp est le cessez-le-feu »
La seule façon de s’en sortir est de mettre fin à la guerre et d’entamer un accord négocié – pour la libération des otages, le retour des Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza, mais aussi le retour des Israéliens déplacés en octobre vers les zones frontalières avec Gaza et le Liban. (…)
Votre soutien inconditionnel à la politique de destruction de Netanyahou, depuis le début de la guerre, a conduit notre société à la normalisation du carnage et à la banalisation des vies humaines.
C’est le soutien diplomatique et matériel américain qui a prolongé si longtemps cette guerre. Vous en êtes responsable, aux côtés de nos dirigeants. Mais même s’ils souhaitent prolonger la guerre pour des raisons politiques, vous avez le pouvoir de la faire cesser. (…)
En ce moment même, nous purgeons une peine dans une prison militaire parce que nous continuons à nous opposer à cette guerre, et depuis nos cellules, nous regarderons les informations pour voir de quel côté vous allez. Notre camp est le cessez-le-feu. De notre côté, c’est la paix.
Tal Mitnick, Sofia Orr