Glucksmann, sosie de Macron
Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes du 9 juin prochain, le candidat du Parti socialiste et de Place publique, Raphaël Glucksmann multiplie les sorties réactionnaires.
- Actualité politique et sociale

Interrogé sur la retraite à 60 ans, dans l’émission « Dimanche en politique » le 12 mai dernier, Raphaël Glucksmann répond que « ça peut se discuter, ça ne sera pas 60 ans universel (…) ». Dans un courrier adressé à Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, Clémence Guetté, députée et responsable du programme de La France insoumise, s’interroge : « La déclaration de M. Glucksmann est par ailleurs évidemment contraire au programme que nous avons conçu et signé ensemble sur ce point (…). Doit-on comprendre de cette déclaration un retour aux positions du Parti socialiste antérieures à la Nupes ? Je vous rappelle encore notre déclaration commune d’il y a moins d’un an. A l’issue du plus grand mouvement social de ces dernières décennies contre la retraite à 64 ans, nos groupes parlementaires ont signé la déclaration dite “serment du 8 juin 2023”. Nous y réaffirmions “un objectif commun avec le droit à la retraite à 60 ans.” »
Cela a d’ailleurs été confirmé par Aubin Verilhac, un candidat sur la liste de Glucksmann qui écrit sur son compte X : « La retraite à 60 ans pour tous coûterait 70 milliards d’euros par an selon les calculs de l’institut Montaigne. » Il confirme donc que voter Glucksmann, c’est voter contre la retraite à 60 ans dans la droite ligne de Hollande… et de Macron.
Dans la même émission, le candidat Glucksmann déclare aussi s’opposer à toute sortie du marché européen de l’énergie, pourtant principal responsable de l’augmentation astronomique des prix des factures d’électricité de millions dans ce pays.
Place vide
« Est-ce un retour en force de la ligne libérale qui fut celle de François Hollande ? » s’interroge également Clémence Guetté. Poser la question, c’est y répondre… Invité de Benjamin Duhamel sur BFM TV, dimanche 19 mai, et interrogé sur l’immigration, Glucksmann poursuit sa mise à nu réactionnaire : « Ceux qui n’ont pas le droit à l’asile et à un autre titre de séjour doivent être reconduits dans leur pays ». On est dans la droite ligne de la loi immigration voulue par Macron et votée par le Rassemblement national. C’est vrai que sous Hollande et Valls, le Parti socialiste avait déjà voulu faire passer la déchéance de nationalité…
Donné en troisième position dans les sondages, celui dont les médias vantent la « campagne dynamique » tenait meeting sur une place de Montpellier samedi 18 mai. Revendiquant 800 participants, Glucksmann s’auto-congratule : « Quel meeting à Montpellier ! A chaque réunion publique, la ferveur grandit. Nous allons faire quelque chose de beau et de fort ensemble. »
Mais le menteur a été pris la main dans le sac sur les réseaux sociaux. S’appuyant sur des photos prises sous un autre angle montrant une faible audience, la députée insoumise de Montpellier Nathalie Oziol ironise sur X « Place vide » pour le leader de Place publique et commente « C’est la débandade ! Où est la dynamique ? »
Visiblement, la dynamique semble être plutôt du côté des électeurs macronistes qui gonflent son score potentiel aux élections européennes.
Il faut dire que la ressemblance entre les deux hommes apparaît de plus en plus évidente quand on les écoute.
Union de la gauche… sans Mélenchon
Sur BFM TV, à la question de Benjamin Duhamel, « est-ce qu’une union de la gauche est possible au lendemain du 9 juin », Raphaël Glucksmann répond sèchement « Sans Jean-Luc Mélenchon ». « Sans Jean-Luc Mélenchon ? Donc avec Manuel Bompard, Mathilde Panot et Manon Aubry ? » insiste Benjamin Duhamel. « Non sur la ligne tranchée. Il y a de la brutalisation. » La « ligne tranchée », c’est-à-dire la ligne de rupture portée par Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise. « Alors c’est le fait de toute La France insoumise ? » reprend Duhamel.
« Non. Prenons mon cas personnel », répond Glucksmann. « Est-ce que vous pensez que les échanges épistolaires que j’ai eus avec François Ruffin sont de la même nature que les campagnes d’agression publique menée sur Twitter par Jean-Luc Mélenchon et ses successeurs ? Non, il n’y a pas la même stratégie du bruit et de la fureur. Il n’y a pas les mêmes positions. La France insoumise n’est pas un bloc. On a besoin de clarté, d’un cap fixe et moi c’est ce que je fixe. Et donc il n’y aura aucune déviation de ce cap. »
Celui qui vote 9 fois sur 10 comme les macronistes au Parlement européen prétend dicter ses oukases… « L’Union de la gauche » ? Celle de Hollande et Valls, conseillée par Macron et qui l’a mis au pouvoir ? Celle qui fait campagne pour l’économie de guerre ? Celle qui trouve justifiées et qui alimente les accusations infamantes d’antisémitisme contre LFI dont le seul crime est de se battre pour le cessez-le-feu et l’arrêt du massacre en Palestine ? Echanger Macron contre son sosie ? Franchement ? Non merci… Rendez-vous le 9 juin.
Le PS de Paris choisit ses invités… Le 15 mai, le Parti socialiste de Paris invitait dans une de ses réunions publiques le collectif « Nous vivrons » comme l’indique l’élue socialiste à la mairie de Paris Lamia El Aaraje. Sur son compte X, elle se dit « Fière d’avoir pu débattre à bâtons rompus avec ce collectif attaqué de toutes parts ». A vrai dire, c’est plutôt le collectif « Nous vivrons » qui attaque de toutes parts. Sophia Chikirou, députée LFI de Paris dévoile l’opération en rappelant sur son compte X que « Nous vivrons » est « un groupuscule pro-Netanyahou qui organise le harcèlement, la menace et les troubles contre les voix et les réunions publiques pour la paix et le cessez-le-feu en Palestine ». Ce sont eux qui « accueillaient » Jean-Luc Mélenchon avec des pancartes il y a quelques mois à l’aéroport de Roissy à son retour du Liban, eux qui s’en prenait au cortège en défense de la cause palestinienne des femmes lors de la manifestation parisienne le 8 mars, eux qui se postaient devant nos locaux lors de la tenue du meeting juif international le 30 mars, eux qui ont tenté d’empêcher de force la tenue d’un meeting de l’Union populaire le 30 avril à Bezons (avec le soutien d’ailleurs d’une adhérente PS). Notons au passage que Deborah Abisror-de-Lieme, la secrétaire générale du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, relaye régulièrement leurs publications. Drôle de manière de lutter pour le cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages comme ose le prétendre Lamia El Aaraje… |
Des croissants partagés entre Tondelier et Hollande Pas cher payé, moins que les montres de Julien Dray, mais très significatif. Marine Tondelier (EELV) et François Hollande (PS) veulent décider de la politique et de « l’avenir de la France » autour d’un petit-déjeuner dans un café ce 21 mai. Au menu : face à l’échec prévisible de la liste écologiste, il faut conclure un accord à long terme pour prévoir la suite. Elections municipales de 2026, présidentielle de 2027… Un accord gagnant-gagnant pour ceux, Macron-compatibles, qui ne cherchent rien de moins que de survivre en abandonnant les revendications de la classe ouvrière. Les croissants ne masqueront pas leurs turpitudes. |