Retrait des troupes françaises du Tchad : éclairage d’un militant tchadien

Adam Mahamat Zene, membre de l’organisation collégiale du mouvement politique « Le Pacte des Bâtisseurs » a bien voulu répondre à nos questions.

Lors d’une manifestation en septembre 2023 à Niamey pour exiger le départ de l’armée française du Niger (photo AFP).
Par la rédaction d’IO
Publié le 6 décembre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

Le gouvernement de Deby Itno du Tchad a annoncé rompre ses accords de coopération militaire avec la France. Depuis combien de temps l’armée française est présente au Tchad et quelles sont les raisons de son départ alors que le président Déby fils était soutenu par la France ?

Adam Mahamat Zene : Depuis l’accession du Tchad à l’indépendance en 1960, l’armée française n’a jamais quitté définitivement ce pays. Ainsi, en 1969, la France a lancé l’opération Limousin pour soutenir le régime de François Tombalbaye face aux rebelles du Frolinat. Par la suite, d’autres interventions ont suivi, notamment les opérations Bison, Tacaud, et Manta, cette dernière ayant mobilisé 3 500 soldats en 1983 pour appuyer le régime d’Hissène Habré dans le conflit tchado-libyen. Après cette intervention, Paris a maintenu une présence militaire quasi permanente à travers des dispositifs comme Épervier, puis Serval, et enfin Barkhane, lancée le 1er août 2014.

L’annonce récente du gouvernement tchadien de rompre les accords de coopération militaire avec la France s’inscrit dans un contexte qui appelle une analyse plus approfondie. À la lumière des récents bouleversements ayant secoué plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, tels que le Burkina Faso et le Niger, la politique de la Françafrique semble chercher à prévenir des scénarios similaires.

C’est dans cette optique que (…)


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