Pas un euro pour leurs guerres !

L’éradication des Palestiniens a franchi un cran dans les atrocités et l’horreur. Emboîtant le pas aux menées guerrières de Trump et Netanyahou, E. Macron et son gouvernement multiplient déclarations bellicistes et provocations racistes. Tous en manifestation le 22 mars !

18 mars : halte aux massacres à Gaza ! (photos correspondants).
Par Pierre Valdemienne
Publié le 19 mars 2025
Temps de lecture : 4 minutes

Alors qu’aucune nourriture n’est entrée dans la bande de Gaza depuis le 2 mars, que l’agence des Nations unies pour l’enfance a averti qu’« un million d’enfants à Gaza luttent pour survivre sans les nécessités de base », et au moment où l’agence Associated Press a révélé que les États-Unis et l’État d’Israël envisagent l’exil des deux millions de Gazaouis au Soudan et en Somalie, le gouvernement israélien en coordination avec l’administration Trump a décidé de déclencher dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 mars ce qu’ils appellent « le feu de l’enfer » sur l’enclave palestinienne, faisant à ce jour des centaines de morts.

De leur côté, l’association israélienne Forum des familles d’otages a réagi par un communiqué ce mardi matin : « La plus grande peur des familles, des otages et des citoyens est devenue réalité : le gouvernement israélien a décidé d’abandonner les otages (…). L’affirmation selon laquelle la guerre est reprise pour la libération des otages est une tromperie totale – la pression militaire met en danger les otages et les soldats », et de conclure « nous devons revenir au cessez-le-feu ».

Les images des massacres, des corps de civils – bien souvent, d’enfants – qui jonchent le sol, sont insoutenables : l’éradication du peuple palestinien franchit un cran dans les atrocités et l’horreur. La marche au chaos et à la barbarie pour l’humanité tout entière, c’est ce que promet à tous le maintien du système capitaliste pourrissant.

Macron va-t-en-guerre

Emboîtant le pas aux menées guerrières de Trump et Netanyahou, Emmanuel Macron multiplie ses déclarations bellicistes : dans un entretien accordé à la presse régionale (16 mars), le chef de l’État a affirmé vouloir « déployer quelques petits milliers d’hommes par nation » à la frontière ukrainienne. La Russie a averti ce jeudi 13 mars qu’elle considérerait l’envoi de soldats européens en Ukraine comme un « conflit armé direct » avec Moscou, ajoutant : « nous répondrons par tous les moyens disponibles ».

Le président de la République promet dans ce cadre une refonte du Service national universel (SNU) « dans les prochaines semaines » pour qu’il corresponde « aux besoins de la nation et aux priorités que nous avons identifiées ». Les chaînes de fabrication française d’armement devront opérer « un très gros travail de simplification, de baisse des coûts ». Le changement devra aussi passer, insiste-t-il, par l’organisation du travail sur les chaînes des usines d’armement « avec nos lycées professionnels, avec France Travail ».

L’intense campagne politico-médiatique pour l’« effort de guerre » bat son plein : ainsi, pour trouver les 40 milliards nécessaires au plan d’Ursula von der Leyen pour « réarmer l’Europe », faut-il liquider les conquêtes sociales : les retraites, la Sécurité sociale, les services publics…

L’essayiste Alain Minc, proche « visiteur du soir » d’Emmanuel Macron, a déclaré pour La Tribune Dimanche (16 mars) : « On ne peut pas se réarmer sans toucher au modèle social », proposant ainsi qu’« on supprime trois jours fériés pour en affecter le produit à la défense » et ajoutant : « Le raisonnement consistant à dire que malgré la guerre tout continue comme avant n’est pas possible. »

Les véritables objectifs du « conclave » sur les retraites mis à nu

C’est en substance ce qu’affirme depuis quelques jours l’ancien Premier ministre de Macron, Edouard Philippe, qui a contribué à faire « sortir du bois » François Bayrou ce dimanche, à propos des retraites. À la question : « Ça va être possible de revenir aux 62 ans » comme âge de départ à la retraite ? Réponse du Premier ministre : « Non ».

Cette « clarification », en quelque sorte, n’a pas manqué de faire paniquer toutes celles et ceux qui ont lié leur sort à la « stabilité » du pouvoir. À commencer par le Parti socialiste (PS) : le chef du groupe parlementaire et nouveau candidat au poste de Premier secrétaire, Boris Vallaud, a qualifié les propos du Premier ministre de « trahison ». En général, on est rarement trahi par ses ennemis… (CQFD).

Quant à celles et ceux qui ont décidé, en connaissance de cause, de siéger au conclave sur les retraites, ils en sont pour leur frais : la sortie de François Bayrou rend pour le moins compliquée vis-à-vis de leurs bases la poursuite de leur participation.

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a demandé un rendez-vous en urgence à Matignon ce mardi. La CGT, quant à elle, a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à la séance hebdomadaire du conclave, ce jeudi après-midi, pour organiser un comité confédéral national en urgence, afin de statuer sur la question.

La voix de la raison voudrait que celles et ceux qui se sont acharnés depuis le début à siéger dans ce conclave, s’intégrant dans ce dispositif qui vise à enchaîner les organisations syndicales aux plans réactionnaires du gouvernement et à paralyser toute initiative de la classe, en sortent.

Parmi les travailleurs, un refus considérable

Ce d’autant que, malgré l’intense campagne politico-médiatique visant à faire accepter les « sacrifices » au profit de l’ « effort de guerre », les travailleurs refusent : une récente enquête d’opinion largement commentée indique que seuls 14 % des Français approuvent totalement une baisse de 5 % des prestations sociales pour financer les dépenses d’armement, seuls 12 % approuvent totalement la hausse d’un an de l’âge légal de départ en retraite, 13 % de travailler un ou deux jours supplémentaires par an, et 8 % une augmentation de 5 % de l’impôt sur le revenu.

Un véritable camouflet pour le pouvoir et ses soutiens. Un refus considérable, qui s’exprime y compris sur le terrain des grèves et des mobilisations.

C’est dans cette situation que, mercredi 12 mars dernier, la France insoumise (LFI) a voté contre une résolution dite de « soutien à l’Ukraine », en réalité de marche à la guerre derrière l’Otan et l’Union européenne, que LFI s’est associée une nouvelle fois aux appels à manifester ce mardi 18 mars pour le cessez-le-feu à Gaza et que LFI appelle à manifester ce samedi 22 mars « pour l’unité du peuple contre le racisme, pour stopper l’extrême droite et ses idées, pour dégager Macron, Bayrou, Retailleau ».

Il ne faut pas voir ailleurs les raisons profondes qui expliquent le déchaînement de calomnies et de mensonges, qui frappent Jean-Luc Mélenchon et LFI, accusés frauduleusement d’« antisémitisme » ; calomnies et mensonges qui sont, d’ailleurs, abondamment relayés par toutes celles et ceux qui, particulièrement préoccupés par la survie de Macron et de Bayrou, soutiennent la marche à la guerre – de Raphaël Glucksmann à Clémentine Autain en passant par Raquel Garrido, et d’autres…