Les conséquences mondiales de l’explosion du Moyen-Orient
Quelques jours après l’agression israélienne contre l’Iran, le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré : Israël « fait le sale boulot pour nous tous ». Voici quelques éléments pour comprendre le politique de l’impérialisme depuis un siècle dans cette région.
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Le sommet du G7 s'est ouvert ce lundi 16 juin, au Canada, quelques jours après l’agression israélienne contre l’Iran. Toute l’attention des puissances impérialistes est évidemment concentrée sur la situation au Moyen-Orient. La déclaration finale du G7 reconnaît « le droit d’Israël à se défendre ». Le chancelier allemand Friedrich Merz ajoutant, Israël « fait le sale boulot pour nous tous. » Le New York Times du 14 juin prévoit que : « Le conflit Israël-Iran pourrait s’enfoncer dans plus de chaos » et Le Monde, le lendemain, estime : « En s’attaquant à l’Iran, Israël entraîne le Moyen-Orient dans un engrenage guerrier ».
Tous les sommets impérialistes sont bien conscients des dangers : le risque d’une nouvelle crise pétrolière, la déstabilisation de toute la région, mais aussi des pays comme le Pakistan et l’Afghanistan. Et puis la Russie partage la mer Caspienne avec l’Iran, zone qui, du fait des sanctions contre elle, représente un lieu important de passage pour son commerce. C’est aussi pour Poutine la crainte de voir s’installer au sud de la Caspienne un régime pro-occidental, ce qui poursuivrait l’encerclement de la Russie.
Or, contrairement à ce que développent les médias, la guerre n’a pas commencé avec la question du nucléaire iranien.
Contre la révolution russe, l’instauration d’un régime pro-impérialiste en Iran
En effet, il n’y avait pas avant l’instauration du régime des mollahs en 1979 une démocratie en Iran mais une dictature féroce.
Alors qu’éclate la Révolution russe de 1917 qui abat « la prison des peuples » qu’était l’empire tsariste et face à son extension libératrice des peuples en Asie centrale, la Grande-Bretagne veut constituer l’Iran comme un rempart contre cette propagation de la Révolution russe. Pour ce faire, elle a besoin d’un sabreur qu’elle trouve en la personne de Reza Khan, un militaire mercenaire, qui se fait désormais appeler Pahlavi, son surnom dans l’armée. Il ne représente aucune continuité avec l’empire perse millénaire mais il est un petit Bonaparte, agent de l’impérialisme. Une dictature de fer s’installe au compte de la Grande-Bretagne puis des États-Unis.
En 1948, l’Iran est un des premiers pays à reconnaître la création de l’État d’Israël. Mais la mobilisation du peuple iranien conduit au pouvoir, en 1951, un Premier ministre nationaliste, Mohammed Mossadegh, qui décide de nationaliser le pétrole, nationalisation à laquelle s’opposent le Shah ainsi que les compagnies pétrolières étrangères.
Le parti Tudeh – parti communiste iranien, puissante organisation très implantée – dénonce le régime Mossadegh et s’oppose également à la nationalisation, proposant que les contrats d’extraction du pétrole reviennent à… l’URSS.
Deux ans après les nationalisations, un coup d’État, fomenté par les États-Unis (avec la complicité du Kremlin), renverse Mossadegh. En effet, l’Iran et Israël doivent rester les deux piliers de la présence américaine dans la région. Le coup d’État permet de renforcer encore la dictature avec la création de la Savak, police politique du Shah qui se charge d’accroître la chasse aux (…)
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