Le remède déclaré de la banque centrale américaine contre la hausse des prix : faire monter le chômage !

Lors de la conférence annuelle de Jackson Hole, en août, le président de la banque centrale américaine (Federal Reserve Board) a précisé ses décisions : il va augmenter fortement le taux d’intérêt de la banque centrale, car il faut faire monter le chômage pour ramener l’inflation vers les 2 % par an (elle atteint 10 %).

Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, lors d'une conférence de presse, le 21 septembre 2022, après son annonce de l'augmentation des taux d'intérêt de la banque centrale (Photo AFP)
Par Christian Coudène
Publié le 6 novembre 2022
Temps de lecture : 5 minutes

Si par exemple la banque centrale prête à 1 % à la BNP ou la Société générale, celles-ci à leur tour prêtent à 2,5 % aux particuliers pour l’achat de leur logement et à 3 % pour l’achat d’une voiture. Toute hausse du taux de la banque centrale est donc répercutée en cascade sur les ménages et les entreprises. Le crédit devient plus cher, autant pour les investissements que pour la consommation. La Fed a déjà augmenté ses taux deux fois de 0,75 point et devrait le faire à nouveau en novembre.

L’inflation s’aggrave

Depuis 2020, des ruptures de chaînes de production ont provoqué des pénuries, immédiatement exploitées pour faire de la spéculation sur ces biens devenus plus rares sur le marché (matières premières, énergie, transports, semi-conducteurs, etc.), mais la précarisation des emplois, le blocage des salaires, dans un premier temps, a évité une hausse des rémunérations, ce qui accentue la perte de pouvoir d’achat du salaire. Puis les ruptures de chaînes de production s’aggravent du fait de la guerre en Ukraine.

Se cumulent les mesures de confinement en Chine, les spéculations renforcées sur les matières premières, les produits alimentaires, la course aux armements.

Devant l’aggravation de l’inflation et la montée des grèves sur les salaires, la Fed a donc décidé de frapper fort et suscite des réactions de panique dans les gouvernements, chez les journalistes, et même au sein du jury du prix Nobel d’économie, un panel de banquiers suédois.

Vers une nouvelle crise financière

Devant la multiplication des conflits sur la question du pouvoir d’achat, la banque centrale freine le crédit pour contraindre les capitalistes et les gouvernements à résister aux demandes de hausses des salaires.

Le ralentissement de l’activité a deux conséquences contradictoires. Elle provoque (…)


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