« La racine de la violence est l’oppression » (Jewish Voice for Peace)
A l’instar de l’éditorial du journal Haaretz (en ligne sur notre site), des réactions mettent en avant la responsabilité de Netanyahou, mais aussi de dizaines d’années d’occupation et de négation du droit à l’existence du peuple palestinien.
- Palestine, Tribune libre
Pour Jeff Halper, résidant à Jérusalem et responsable du Comité contre les destructions de maisons (palestiniennes) (Israeli Committee Against House Demolitions – Icahd), « l’Icahd pleure la perte de toutes les vies, israéliennes et palestiniennes, que ce soit lors de l’incursion du Hamas ou au cours des représailles disproportionnées d’Israël. Toutes les vies sont précieuses, point final. C’est précisément pour cette raison que nous devons cependant mettre l’accent sur le contexte politique si nous espérons parvenir un jour à une résolution substantiellement juste et empêcher d’autres morts et souffrances.
Le contexte est clair. Les Palestiniens n’ont jamais été en guerre contre les Juifs ; ils ont résisté à un projet colonial unilatéral, dont le but déclaré est la prise de pouvoir de leur patrie, la transformation de la Palestine en Israël et l’effacement du peuple palestinien, de sa culture et de son patrimoine. Les appels à “mettre fin à la violence” ne suffisent pas. Au contraire, ils créent une fausse dichotomie entre la conquête militaire, l’occupation, le déplacement, la répression et les crimes de guerre d’un État colonialiste, d’une part, et la résistance d’un peuple colonisé sans État propre, sans armée et sans soutien des grandes puissances politiques, d’autre part.
Sous couvert de “sécurité” et d’“autodéfense”, les États-Unis et l’Europe ont soutenu le meurtre et le déplacement de Palestiniens par Israël – généralement qualifiés de “terroristes” – tout en ignorant et même justifiant le terrorisme d’État israélien. La seule façon de mettre fin à la violence et de sauver toutes les vies en Palestine/Israël est de décoloniser le régime oppressif d’apartheid et son occupation, en les remplaçant par un État démocratique offrant des droits égaux à tous (…). »
L’association américaine Jewish Voice for Peace a publié un communiqué titré « La racine de la violence est l’oppression ». Après avoir déclaré être terrifiée par toutes les vies perdues, l’association affirme que « depuis soixante-quinze ans, le gouvernement israélien maintient une occupation militaire des Palestiniens, appliquant un régime d’apartheid. Les enfants palestiniens sont arrachés de leur lit, lors d’attaques menées avant l’aube par des soldats israéliens, et détenus sans inculpation dans les prisons militaires israéliennes. Les maisons palestiniennes sont incendiées par des foules de colons israéliens ou détruites par l’armée israélienne.
Des villages palestiniens entiers sont contraints de fuir, abandonnant les maisons, les vergers et les terres qui appartenaient à leur famille depuis des générations. L’effusion de sang d’aujourd’hui et des soixante-quinze dernières années remonte directement à la complicité des États-Unis dans l’oppression et l’horreur causées par l’occupation militaire israélienne. Nous nous engageons à intensifier nos campagnes de boycott, de désinvestissement et de sanctions pour mettre fin aux milliards versés dans la machine de guerre israélienne par les entreprises et les fondations privées.
Inévitablement, partout dans le monde, les peuples opprimés chercheront – et obtiendront – leur liberté. Nous méritons tous la liberté, la sécurité et l’égalité. La seule façon d’y parvenir est d’éradiquer les sources de la violence, en commençant par la complicité de notre propre gouvernement. »