Dix-neuvième « 49.3 » à l’Assemblée nationale

Passage en force, propagande flirtant avec les thèmes les plus nauséabonds : c’est le cocktail de ce gouvernement pour avancer sur la liquidation de tous les acquis… pendant qu’il poursuit son soutien à Benyamin Netanyahou, donc du massacre en cours en Palestine.

Elizabeth Borne (ici, le 23 octobre) a dégaine pour la 19e fois le 49.3, le 26 novembre, à l'Assemblée nationale (photo AFP).
Par Rosalie Albani
Publié le 28 novembre 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Présent à Nantes le 28 novembre devant les professionnels de la filière de la pêche, le chef de l’Etat a filé les métaphores marines et climatiques assurant « être à la barre », prêt à affronter « le grand large ».

« Jusqu’au dernier centimètre, je continuerai de tenir. Il faut un cap clair quand il y a des orages, surtout quand il y a des orages », a lancé Emmanuel Macron.

Accueilli par une casserolade de militants encerclés par les forces de l’ordre, le locataire de l’Elysée a une nouvelle fois donné des gages au capital financier. Tout en tentant de rassurer son propre camp sur sa capacité à mener les « réformes ».

Pour cela, une méthode : le coup de force permanent avec le recours au 49.3, devenu l’emblème des institutions antidémocratiques de la Ve République.

Dimanche 26 novembre, la Première ministre Borne a annoncé devant l’Assemblée le dix-neuvième 49.3 du gouvernement. Le huitième depuis la reprise des travaux parlementaires fin septembre pour faire passer en force sur le budget 2024.

Des 49.3 dégainés sans vote ni discussion à l’Assemblée !

Concrètement, ils l’ont fait pour faire passer une augmentation du budget de l’armée « sans précédent », selon l’entourage du ministre Lecornu (3,3 milliards d’euros, ce qui correspond aux… 3,5 milliards d’euros en moins dans le budget de la Sécurité sociale), la suppression à la rentrée prochaine de 2 700 postes d’enseignant, le gel du point d’indice des fonctionnaires pour l’année 2024 ou encore l’allègement d’un milliard d’euros de la contribution sur la valeur ajoutée (CVAE) payée par les employeurs.

Regrettons que cela n’ait pas suscité beaucoup de réactions syndicales…

Passage en force, autoritarisme, répression, propagande flirtant avec les thèmes les plus nauséabonds : c’est le cocktail de ce gouvernement pour avancer sur la liquidation de tous les acquis… pendant qu’il poursuit son soutien à la politique d’Israël de Benyamin Netanyahou, donc du massacre en cours à Gaza et en Cisjordanie.

Quelques jours de trêve ont été décrétés, des otages sont libérés. Pour que tous les otages en vie retrouvent leur famille, pour arrêter de massacrer les Palestiniens qui meurent tous les jours et pour qu’ils rentrent chez eux, tout de suite : cessez-le-feu permanent ! Arrêt du massacre ! La paix maintenant !