A quelques heures de la nomination annoncée par Macron de son nouveau Premier ministre
La rédaction d’ « Informations ouvrières » livre à la connaissance et à la réflexion de ses lecteurs quelques informations et extraits de presse parus ces derniers jours.
- Actualité politique et sociale

– Appel contre une « grande coalition » : « (…) Fidèle à sa ligne antidémocratique et autoritaire, (…) Macron joue une (…) carte : celle d’une “grande coalition” qui renouerait avec le “ni droite ni gauche” au cœur de sa première campagne électorale. Nous demandons à toutes les forces de gauche de rejeter de la façon la plus nette cette perspective, qui est néfaste (…). Nous demandons donc aux partis et aux mouvements qui se sont alliés dans le NFP, mais plus en général à toutes les forces de gauche, politiques, associatives, syndicales, de s’opposer avec la plus grande fermeté à la nouvelle tentative d’un pouvoir aux abois de faire violence à la démocratie et d’inventer des combines qui ont pour seul objectif de survivre quelques mois à sa faillite. »
Parmi les premiers signataires : Ludivine Bantigny, historienne ; Christian Benedetti, acteur, metteur en scène, directeur de théâtre ; Eric Berr, économiste ; Johann Chapoutot, historien ; Laurence De Cock, historienne ; Bruno Gaccio, humoriste ; Cédric Liechti, secrétaire général CGT Énergie Paris ; Nuno Martins, secrétaire général GISO CGT RATP ; Ugo Palheta, enseignant chercheur ; Francis Peduzzi, directeur de scène nationale ; Gilles Perret, réalisateur ; Jean-Marc Schiappa, historien ; Clément Sénéchal, militant écologiste ; Céline Verzeletti, syndicaliste ; Fabien Villedieu, syndicaliste Sud Rail ; Eric Vuillard, écrivain, prix Goncourt…
– Raphaël Glucksmann (BFM TV, 12 décembre) : « Je ne veux pas de présidentielle anticipée, je ne veux pas de chaos (…). Ce qu’on doit faire, c’est voir s’il est possible d’avoir un accord minimal qui permette de stabiliser le pays. On ne va pas trancher maintenant les grandes questions, les grandes transformations dont notre pays a besoin, ça, ce sont les prochaines élections nationales qui doivent le trancher. »
– L’Opinion, 12 décembre : « Les socialistes, eux, ne souhaitent ni d’une présidentielle anticipée, ni d’une nouvelle dissolution jusqu’en 2027. (…) Six ans qu’Olivier Faure s’échine à chasser les fantômes du quinquennat de François Hollande et le voilà de nouveau confronté au dilemme du pouvoir. (…) “Même s’il tope sur un pacte de non-censure, les coupes budgétaires qui seront décidées dans le budget apparaîtront comme étant de leur fait. Jean-Luc Mélenchon aura beau jeu de dire que c’est à cause des socialistes si les Français se trouvent presser comme des citrons”, anticipe le constitutionnaliste Benjamin Morel. “Aux élections intermédiaires, le coût sera non négligeable. Sans alliance au premier tour en cas de législatives anticipées, les deux tiers du groupe PS et les trois quartiers du groupe Verts seraient menacés”, prédit Benjamin Morel.
– Le Figaro, 12 décembre : « Depuis la chute du gouvernement de Michel Barnier, début décembre, le PS fait – une fois n’est pas coutume – preuve d’unité. Les trois courants, celui de la direction et les deux minoritaires, sont en phase sur la ligne à tenir. Il y a un plan A : obtenir la désignation d’un premier ministre de gauche et participer au gouvernement. Et un plan B : négocier une promesse de “non-censure”, notamment en réclamant l’interdiction de l’article 49.3 si le futur locataire de Matignon est issu des rangs macronistes et de la droite. »
– Editorial de L’Opinion, 9 décembre : « Il ne faut pas se leurrer. Les chances que de tels accords fonctionnent sont minimes, voire nulles. Certes, en évacuant les sujets qui fâchent, des compromis sont possibles sur quelques thèmes consensuels. Mais, on ne pourra écarter la question d’un budget 2025 en bonne et due forme, une fois votée la loi spéciale pour continuer à faire tourner l’Etat. Et là, les positions sont tellement aux antipodes entre ceux qui, hier encore, soutenaient le programme mélenchoniste du NFP et les partis du « socle commun », que les appels aux compromis ne pourront que voler en éclats. »
– Editorial de L’Opinion, 12 décembre : « Sur les sujets les plus lourds, la dispute est totale entre droite, centre et gauche. Sur le budget et le PLFSS, sur le sort des impôts et des taxes, sur la dépense publique, aucun consensus. Sur les retraites, l’assurance-chômage, la couverture sociale, aucun consensus. Sur l’immigration, l’AME, la régularisation des sans-papiers, aucun consensus. Sur la lutte contre l’insécurité, la justice des mineurs, aucun consensus. Sur aucune de ces urgences, il n’y aurait la possibilité de faire passer des réformes en espérant, comme le permet l’article 49-3, ne pas réunir de majorité contre, à défaut d’en rassembler une pour. »
– L’Humanité, 9 décembre : « Le secrétaire national du Parti communiste a également mis en avant, à propos de la réforme des retraites, une “proposition portée depuis plusieurs mois de conférence sociale pour remettre ce sujet aux partenaires sociaux” évoquant une “sortie par le haut”. De quoi susciter sur X la critique du député communiste Nicolas Sansu : “J’apprends à la télé qu’on lâcherait l’abrogation de la réforme des retraites Macron contre une conférence sociale !!! Pas ça !”, a-t-il posté. ».
– Franceinfo, 9 décembre : « Nous sommes disponibles » pour « une conférence de financement », déclare la secrétaire générale de la CGT.
– Acteurs publics, 10 décembre : « Sous la pression des syndicats, le gouvernement démissionnaire de Michel Barnier a finalement retiré de l’ordre du jour du Conseil commun de la fonction publique de ce mercredi 11 décembre l’examen du projet de décret baissant la rémunération des contractuels durant leurs arrêts maladie. Il y a quelques heures encore, le ministère de la Fonction publique envisageait de soumettre ce texte aux syndicats et employeurs publics alors même qu’est enterré le projet de loi »
– Tribune d’élus Europe Ecologie Les Verts (EELV) – Les écologistes, parue dans Mediapart, 11 décembre : « Au moment où la dissolution accélère la crise politique, nous élu·es écologistes, responsables du parti EELV – Les Écologistes, nous voulons dire que nous nous opposons à toute tentative qui vise à diviser le NFP. (…) Qui peut croire sérieusement que l’on pourrait gouverner avec des gens dont on a combattu toute la politique depuis au moins un quinquennat et demi ? (…) nous considérons que la France Insoumise représente pour nous un partenaire pour gouverner et affronter les échéances à venir. »
Parmi les signataires : Alima Boumediene, ancienne sénatrice et ancienne Députée Européenne ; Jacques Boutault, maire adjoint de Paris Centre ; Sergio Coronado, conseiller fédéral et ancien député ; Betsabée Haas, présidente du groupe Écologie et Solidarité Région CVDLoire ; Bénédicte Monville, secrétaire départementale pour la Seine-et-Marne ; etc.
– Le Parisien, 11 décembre : « François Hollande a déjeuné lundi avec Michel Barnier, en qui il voit un homme « sincère » mais « empêché » par le RN et le socle commun. Sans l’once d’un regret. « La conséquence de la crise politique de ces derniers jours, c’est que le RN se retrouve écarté. Le Pen a été victime de sa propre décision. (…) En censurant, elle a tout perdu », savoure Hollande. »
– Le Figaro, 11 décembre : « EXCLUSIF – Malgré le vote de la motion de censure, si la présidentielle avait lieu demain, Marine Le Pen verrait son score du premier tour progresser encore et l’écart se creuser face à ses adversaires, Édouard Philippe ou Gabriel Attal. »
– Editorial de Cécile Cornudet, Les Echos, 12 décembre : « Marine Le Pen gagne 2 points d’intentions de vote par rapport à septembre, malgré ou peut-être grâce à la censure (36-38 % selon les hypothèses). Jean-Luc Mélenchon reste toujours dominant à gauche (…) Le même débat fait rage au PS comme à LR : faut-il agir maintenant ou se préserver pour 2027 ? Il ne faut plus empêcher d’agir, synthétise Olivier Faure. Il sent le parfum de dégagisme qui flotte dans le pays. Il sent le risque qu’il y aurait à laisser le RN et LFI structurer la vie politique française. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Si la crise politique s’enfonce, si Emmanuel Macron devient fragile au point d’être conduit à démissionner et à provoquer une présidentielle anticipée, alors il sera très difficile d’empêcher un face-à-face de second tour entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Les autres partis ne sont pas prêts, ou se montrent affaiblis. “S’il y a une présidentielle maintenant, on est tous morts”, s’inquiète un socialiste. (…)
Si le RN et LFI ne sont pas affectés, c’est que la colère et le ras-le-bol dominent, pouvant tout emporter. Un autre sondage, Elabe-BFM, souligne l’importance des sentiments d’inquiétude et de lassitude dans le pays. »
