De Boston à Bétharram

Ce scandale révèle que ces violences et abus sur mineurs dans les établissements scolaires catholiques ne sont pas juste l’affaire de Bétharram. 

Rassemblement de protestation devant le collège-lycée Bétharram, le 12 février 2025 ( photo Quentin Top / Hans Lucas via AFP)
Par Jacques Palmi
Publié le 16 mai 2025
Temps de lecture : 4 minutes

En 2002, le Boston Globe met à jour un nombre terrifiant d’abus sexuels sur mineurs de prêtres du diocèse de Boston. La cellule spotlight du journal révèle dans son enquête un système organisé de dissimulation des abus sexuels au sein de l’Eglise catholique par un phénomène de mutation des prêtres incriminés. Le nombre de victimes est ahurissant : 780 sont identifiées, mettant en cause 237 prêtres (rapport de 2003 du procureur du Massachusetts).

Sur l’ensemble des Etats-Unis, le rapport du John Jay College of criminal justice identifiera 13 000 abus sexuels documentés sur 10 000 victimes entre 1950 et 2002. Sont mis en cause 5 000 prêtres ce qui représente à l’époque 4 % du clergé américain. Tout le monde comprend à ce moment le caractère systémique des violences et abus sexuels sur mineurs au sein de l’Eglise catholique, système organisé par les plus hautes instances de l’Eglise. Les voix des victimes se feront, entendre dans le monde entier (Irlande, Canada, Australie, etc.).

Vingt-trois années plus tard, on apprenait par le journal Mediapart que l’école privée catholique de Bétharram (financée à près de 95 % par l’Etat, comme l’ensemble des établissements privés depuis la loi Debré de 1959) est accusée par de nombreuses victimes d’avoir dissimulé des violences et abus sexuels sur mineurs entre 1950 et 2010 touchant des générations d’élèves.

C’est principalement dans les années 1990, avec de (…)


Vous avez lu 20% de l'article. La suite est réservée aux abonnés. Pour accéder au contenu, vous pouvez :

Vous êtes déjà abonné ? Connectez-vous :