États-Unis : les cheminots affrontent le gouvernement Biden

La situation et les revendications des cheminots américains sont symptomatiques de ce que doit en réalité surmonter l’ensemble de classe ouvrière aux Etats-Unis. En effet, des actions distinctes ont lieu dans divers secteurs sans que l'AFL-CIO, le SEIU ou les grandes fédérations syndicales appellent à unir leurs forces pour une grève générale.

Manifestation des cheminots pour réclamer le paiement des jours de congé maladie et le respect des droits syndicaux, le 7 décembre, à la gare de Grand Central à New York (Photo AFP)
Par correspondant
Publié le 9 décembre 2022
Temps de lecture : 4 minutes

Le droit de grève des cheminots aux Etats-Unis a été aboli par la loi Taft-Hartley de 1947. Et c’est cette loi que l'administration Biden et les deux chambres du Congrès ont brandie pour faire échouer la tentative des travailleurs du rail de se saisir de la grève en tant qu’instrument de lutte pour arracher une convention collective juste.

La loi institue également le remplacement par les entreprises des travailleurs en grève par des « jaunes », de licencier les grévistes et de pénaliser la grève par des peines de prison et de fortes amendes. Le pouvoir de l'Etat contre la grève.

Le système ferroviaire américain est au cœur de la chaîne d'approvisionnement du marché intérieur. Environ 30 % du fret est transporté par rail, et l' Association of American Railroads estime qu'une grève nationale des chemins de fer entraînerait plus de deux milliards (de dollars) de pertes par jour.

Les entreprises ferroviaires ont réalisé 21 milliards de dollars de bénéfices au cours des neuf premiers mois de 2022. Pourtant, payer l'assurance maladie des travailleurs pendant sept jours coûterait 321 millions de dollars par an. Cela ne représente que 1,5 % de leurs bénéfices.

Par conséquent, le problème ne réside pas dans la revendication (…)


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