Le pacte Ndiaye-Macron pour détruire l’école
Le ministre de l‘Education nationale de Macron a présenté un « pacte » pour les enseignants. Quels sont les objectifs immédiats du président des riches ? Qu’y a-t-il dans ce pacte ? Augmentation des salaires ? Embauches ?…
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Macron, tel un automate, souriant sous les huées populaires, s’attaque à tous les âges. Du berceau au tombeau… Avec son ministre Pap Ndiaye, il prétend engager un plan de privatisation et d’éclatement de l’enseignement public. De plus, ce ministre tente de faire du salaire des enseignants une des raisons qui justifieraient la retraite à 64 ans.
Ainsi, Emmanuel Macron déclarait au Parisien, lundi 24 avril, à propos de la pseudo-revalorisation du revenu des enseignants : « C’est une petite révolution sur laquelle je me suis engagé et que nous pouvons faire parce que nous faisons la réforme des retraites. On réforme un système en déficit et on réinvestit sur notre éducation où la nation avait sous-investi. »
On se souvient par ailleurs que la remise en cause du système de retraites de la fonction publique (Code des pensions civiles et militaires) était au cœur de la réforme des retraites de 2019, et sera certainement la prochaine carte à jouer pour le gouvernement.
Ignoble, d’autant plus qu’il substitue à la même grille indiciaire pour tous, un système individualisé de primes à géométrie variable en fonction de tâches supplémentaires.
Les professeurs, déjà surchargés, revendiquent, comme tous les fonctionnaires, comme tous les travailleurs, l’augmentation des salaires pour tous et le retrait de la réforme des retraites !
Macron veut faire exploser l’Éducation nationale
Macron a constaté que depuis des décennies, les contre-réformes de la Ve République n’ont pu venir à bout du statut de la fonction publique qui garantit à tous les mêmes droits à l’instruction. C’est le résultat d’une lutte continue des professeurs, des parents, de la classe laborieuse et des laïques de toutes opinions.
Il faut alors au président-banquier trouver le moyen de pouvoir répondre aux exigences des marchés financiers qui réclament la dénationalisation du baccalauréat, ParcourSup, le développement de l’apprentissage et toutes les réductions budgétaires réalisées au nom de l’« égalité des chances ».
Que ce soit par un « pacte » rejeté par toutes les fédérations, divisant les professeurs entre eux, maniant la carotte et le bâton, ou par le conseil national de la refondation qui propose que chaque école, chaque collège, chaque lycée, se dote d’un « projet éducatif » différent élaboré avec les notables, les entreprises et les groupes de pression locaux les plus divers, en généralisant l’exemple territorial marseillais à tout le pays, Macron prétend faire exploser l’Education nationale.
On a connu, en 1989, l’offensive d’une loi sur l’Education, qui a perdu son qualificatif de nationale et qui, sous prétexte de « revalorisation », a supprimé le corps historique des instituteurs, dont l’origine remontait à la Révolution française, tandis que la suppression des Ecoles normales ouvrait la voie à toutes les dérives en matière de formation. Cette offensive préparait le protocole Durafour qui, en 1990, s’attaquait au statut et à la grille unique de rémunérations des fonctionnaires. Elle a servi, depuis, de matrice à toutes les contre-réformes, de droite comme de gauche, contre l’enseignement public.
Dans l’enseignement, la résistance n’a jamais cessé
Malgré cela, la résistance n’a jamais cessé. En 1995, elle s’est manifestée par la mobilisation des fonctionnaires, du public et du privé, contre le plan Juppé. En 2006, avec la jeunesse contre le CPE. Le fil n’a jamais été rompu.
Jamais la situation n’a été aussi favorable au rassemblement de tous les laïques, avec les jeunes et les travailleurs, pour le retrait du « pacte », l’abandon du conseil national de la refondation et le retour à l’enseignement public, laïque, un et indivisible, garant de l’égalité des droits sur tout le territoire national.
Aujourd’hui, toutes les fédérations de l’enseignement sont unies contre le plan Pap Ndiaye-Macron, les confédérations se retrouvent unies pour le retrait de la retraite à 64 ans. Ces réformes sont illégitimes. Elles doivent être retirées !
Le « pacte » de Pap Ndiaye, c’est quoi ?Plutôt que d’augmenter les salaires de tous les personnels, le président Macron, avec son ministre Ndiaye, continue de proposer des primes (qui ne compteront donc pas pour la retraite). Cela correspondrait à une augmentation de 4 % en moyenne pour les enseignants, ce qui ne compense même pas l’augmentation des prix de cette année ! Primes à la carteCertaines primes sont revalorisées au détriment d’autres. Des primes sont versées en fonction des choix de missions « à la carte » qui engrangent des rémunérations supplémentaires à choisir parmi une liste de missions fixées. Une de ces missions, c’est le remplacement d’un collègue absent : 18 heures par an pour remplacer un professeur. Cela entérine le remplacement local. Non remplacement par mutualisation dans chaque établissementLa suppression massive de postes ces dernières années a entraîné une pénurie de professeurs remplaçants titulaires qui étaient disponibles pour reprendre le service d’un collègue absent. Aujourd’hui, ces « remplaçants » occupent un service à l’année sur le même établissement toute l’année, et il faut recruter des professeurs contractuels, dans les conditions que l’on connaît, pour remplacer un enseignant. Et malgré cela, des enseignants ne sont parfois pas remplacés pendant des mois. Rien n’est réglé, au contraireLe dispositif du pacte ne résout pas ce problème. Si un enseignant de mathématiques remplace localement un collègue en histoire-géographie, et même s’il fait des maths, les élèves auront bien perdu des heures d’histoire-géographie. Et quid des disciplines comme la musique, les arts plastiques ou les langues rares où un seul collègue de la discipline est sur l’établissement ? Qui va le remplacer ? Et comment un collègue peut en remplacer un autre s’ils n’ont pas le même emploi du temps ? IndividualisationPour accepter une des « missions » qui seront proposées, l’enseignant devra signer à la rentrée une « lettre de mission », c’est ça le « pacte ». C’est l’individualisation de la rémunération, à l’opposé de ce que prévoit le statut de la fonction publique. Pour beaucoup de syndicats enseignants, ce pacte revient à travailler plus pour gagner plus et n’est en rien une revalorisation salariale. |