Interview croisée de Clément Poullet (FO enseignement) et Rodrigo Arenas (LFI)

Clément Poullet, secrétaire général de la Fnec FP-FO, et Rodrigo Arenas, député LFI de Paris, ancien président de la FCPE, reviennent sur la rentrée scolaire et politique pour « Informations ouvrières ».

Clément Poullet et Rodrigo Arenas lors de la conférence sur « l’école publique 100 % gratuite » aux Amfis de La France insoumise le 25 août à Châteauneuf-sur-Isère aux côtés de Mélinda Sauger, syndicaliste et militante POI, Sandrine Charnoz, adjointe écologiste à la mairie de Paris et Laëtitia Siccardi, présidente du collectif Ecole gratuite (Photo correspondant).
Par la rédaction d'IO
Publié le 21 septembre 2023
Temps de lecture : 5 minutes

Quel bilan faites-vous de la rentrée scolaire ?

Clément Poullet : Les polémiques délétères lancées tous azimuts par le président et son ministre (abaya, port de l’uniforme) n’ont pas réussi à camoufler le chaos insupportable de cette rentrée ! Des températures caniculaires dans des salles de classe surchargées, des postes vacants dans la totalité des départements. Ce sont aussi des milliers d’élèves toujours en attente d’AESH ou de places en établissements sociaux ou médico-sociaux.

Les causes de la pénurie sont connues : les milliers de suppressions de postes décidées chaque année, l’effondrement des salaires dans la Fonction publique, l’empilement des contre-réformes qui ont délabré les conditions de travail…

Ces mesures provoquent bien souvent la résistance des personnels et des parents d’élèves qui n’acceptent pas. Fait inédit : il y a eu des mobilisations dès la première semaine, comme dans l’Ain, où une école a été bloquée par les parents et fermée par la grève totale des enseignants pour exiger l’ouverture immédiate d’une sixième classe. Des rassemblements ont eu lieu dès les premiers jours devant les inspections académiques : cela donne une indication sur l’état d’esprit en cette rentrée !

Rodrigo Arenas : En choisissant de mettre l’accent sur l’abaya, le gouvernement donne à cette rentrée un signe identitaire fort, épousant de manière manifeste le discours de l’extrême droite. C’est une façon bien évidemment de détourner l’attention des véritables problèmes auxquels l’École doit faire face mais ce n’est pas que cela.

Les annonces d’Emmanuel Macron démontrent une réelle mise sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale par l’Élysée, comme si l’École devait se (…)


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