Déclaration du secrétariat international de la IVe Internationale
Depuis la partition de la Palestine en 1948, décidée par l’Onu (et la création sur cette base de l’État d’Israël et qui a provoqué l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens de leur maison et de leur terre), c’est une spirale ininterrompue de violences.
- Tribune libre
Images terribles que celles de centaines de morts, de milliers de blessés, de destructions massives d’habitations et d’infrastructures civiles qui provoquent l’effroi. Tapis de bombes ! Civils abattus dans les rues ! Et maintenant l’annonce par l’armée israélienne du siège total de Gaza (plus d’électricité, plus d’eau, plus d’entrée de produits alimentaires). Images de guerre !
La IVe Internationale est totalement solidaire des travailleurs et des peuples, qui se retrouvent des deux côtés d’une ligne de front, qui sont – comme dans toutes les guerres, comme c’est le cas actuellement en Ukraine – les principales victimes des agissements de ceux dont le seul but est de défendre l’ordre impérialiste.
Depuis la partition de la Palestine en 1948, décidée par l’Onu (et la création sur cette base de l’État d’Israël et qui a provoqué l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens de leur maison et de leur terre), c’est une spirale ininterrompue de violences.
Il y a trente ans, en 1993, l’impérialisme américain a imposé aux dirigeants israéliens et aux dirigeants de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) un prétendu plan de « paix », baptisé « accord d’Oslo ».
En septembre 1993, la IVe Internationale dans une déclaration alertait :
« Les dirigeants américains ont fixé la tâche pour les deux parties. Au Conseil palestinien, la police et la répression intérieure ; aux troupes israéliennes, le bouclage de ces ghettos. (…)
Avec la nouvelle partition, ce que l’accord cherche à réaliser, c’est à diviser ce peuple, à briser sa longue lutte de résistance, ce qui n’a pu être fait jusqu’à présent malgré la terreur. Sous contrôle américain, avec le soutien direct ou la collaboration de tous les régimes de la région, cet accord légitime et renforce le démembrement du peuple et de la nation palestinienne. Car peut-il y avoir une fin de l’oppression et un pas vers l’indépendance nationale sans le droit au retour ? Les accords signés excluent explicitement le droit au retour pour les millions de Palestiniens chassés de leur pays en 1948. (…)
La nouvelle partition qui s’opère en Palestine, à travers l’option Gaza et Jéricho, en prépare d’autres où, sous contrôle de l’Onu, bras armé de l’impérialisme américain, se prépare la constitution de nouvelles « réserves » dans lesquelles on va parquer d’autres fractions du peuple palestinien, dans des prétendues zones humanitaires réservées, « protégées » par l’Onu. (…)
Rappelons la base du mouvement national palestinien lorsqu’il s’était constitué en 1964. Il avait adopté sa Charte qui disait : “Le mouvement de libération palestinien déclare solennellement que l’objectif final de cette lutte réside dans la restauration de l’État démocratique et indépendant de la Palestine où tous les citoyens, quelles que soient leur race et leur religion, jouiront de droits égaux.”
En 1970, le IIe Congrès mondial sur la Palestine organisé par le Mouvement national palestinien déclarait : “Tous les juifs, musulmans et chrétiens auront droit à la citoyenneté palestinienne.” (…)
Parce que cet accord est fondé sur la partition, sur l’éclatement, sur la négation des droits des peuples, sur l’oppression et la négation de la démocratie, il crée toutes les conditions pour de nouveaux affrontements, de nouvelles guerres, de nouveaux massacres. (…)
C’est en 1947-1948 que Truman et Staline, avec le soutien de l’Internationale socialiste, ont décidé la partition de la Palestine. Les faits l’ont démontré : cette partition a entraîné un demi-siècle de guerres, de massacres et d’oppression.
Pour sa part, la IVe Internationale, dès novembre 1947, écrivait : “Le vote de l’Onu n’a été qu’une formalité après l’accord des trois grands. Le partage de la Palestine était virtuellement un fait accompli. La position de la IVe Internationale face au problème palestinien reste claire et nette comme auparavant. Elle sera à l’avant-garde de la lutte contre le partage, pour une Palestine unie et indépendante”.
À l’heure où l’accord signé entre la direction de l’OLP et l’État d’Israël annonce, sans aucun doute, de nouvelles épreuves pour le peuple palestinien et pour tous les peuples de la région, il apparaît nettement que le chemin de la paix ne saurait différer du chemin de la démocratie, c’est-à-dire du droit de tous les peuples à vivre libres sur leur terre, à commencer par le droit du peuple palestinien au retour et à l’indépendance nationale, telle est la seule voie réaliste.
Aujourd’hui, plus que jamais, la paix au Proche-Orient, c’est un seul État laïque et démocratique, une seule Palestine laïque et démocratique, se constituant dans l’égalité de ses composantes arabe et juive sur tout le territoire de la Palestine. »1L’intégralité de cette déclaration est republiée dans le dernier numéro de La Vérité no 113.
Trente ans plus tard, ce qui était écrit à l’époque dans cette déclaration s’est réalisé : depuis lors c’est un cycle de violences, de répression, d’arrestations, de bombes tuant des civils qui n’ont pas cessé ; du blocus de Gaza en passant par l’expulsion de familles et la destruction de leurs habitations, l’expropriation de leur terre et des persécutions sans fin, engendrant des soulèvements (les Intifada) du peuple palestinien mais aussi des fractures dans la société israélienne.
Pour la IVe Internationale il faut mettre un terme à cette spirale de violence meurtrière. Dans cette situation difficile et sombre, il y a une lueur d’espoir, celle de ces Palestiniens et de ces Juifs israéliens qui ensemble ont lancé un appel et impulsé une « campagne pour Un seul État », dans lequel pourront vivre à égalité Juifs et Arabes. C’est la seule voie pour ne pas sombrer définitivement dans l’abîme de la barbarie.
Le 9 octobre