Devant l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon : « Nous ne nous tairons pas ! »

« Nous ne pouvons nous taire ! Nous accusons notre gouvernement de complicité active ! Cessez-le-feu immédiat à Gaza ! », ont clamé ce jeudi 16 novembre 150 soignants et membres du collectif 69 Palestine devant l'hôpital, à l'appel des hospitaliers FO.

Devant l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, le 16 novembre (photo DR).
Par > Communiqué
Publié le 16 novembre 2023
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A l’issue du rassemblement l’appel suivant a été adopté.

Nous ne nous tairons pas !

A nos collègues de travail, hospitaliers, médecins,

A l’ensemble des organisations syndicales du monde de la santé

Personnels hospitaliers, médecins, des HCL, du CHS Vinatier, du centre Léon Berard, etc…

Nous sommes rassemblés aujourd’hui jeudi 16 novembre 2023 devant notre hôpital HEH à l’appel de notre groupement départemental Santé Force ouvrière du Rhône et du SNMH FO. Pour nous dresser contre le bombardement systématique de Gaza et notamment de ses hôpitaux, de ses centres de santé, de ses ambulances conduisant à la mort déjà de plus de 160 de nos collègues médecins, infirmiers, aides-soignants, ambulanciers… selon les chiffres avancés par l’Organisation mondiale de la santé.

Plus de 11 000 sont déjà morts à Gaza, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants, et les neuf dixièmes des civils qui n’ont rien à voir avec le Hamas.

Selon Nathalie Boucly, directrice de l’agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens, seuls 8 centres de santé sur 22 continuent de « fonctionner », c’est-à-dire sont encore ouverts, sans eau, sans électricité, sans médicaments. Douze hôpitaux ont été totalement détruits par les bombardements.

Le porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé, les témoignages de Médecins sans frontières et de tant d’autres associations indiquent la souffrance de patients opérés, amputés sans anesthésie, de brûlés soignés sans analgésiques, etc…comme conséquence du blocus criminel imposé par l’armée d’Israël à la bande de Gaza depuis des années mais totalement intensifié depuis plus d’un mois. Il n’y a plus d’antibiotiques, d’anticancéreux, de corticoïdes, etc…

Et nous devrions nous taire devant une telle barbarie ?

Nous lançons un cri d’alarme : ni les hôpitaux, ni les écoles, ni les centres de santé, ni les ambulances ne peuvent être des objectifs militaires. Ce sont des crimes de guerre. Ce à quoi nous assistons est à la fois un génocide par bombardement et déplacement massif des populations chassées par Israël de leurs terres, de leurs maisons toutes systématiquement détruites et rasées.

Nous ne pouvons pas nous taire. Nous accusons notre gouvernement de sa complicité active, dans ce génocide qui a lieu sous les yeux du monde entier, justifiant ceci au nom du « droit d’Israël à se venger », « droit » qui n’a aucune existence dans le droit international. Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Les massacres du 7 octobre sont un crime de guerre, ils ne peuvent pas justifier la vengeance d’Israël à Gaza.

Nous sommes solidaires de toutes les victimes, tant celles de Gaza que celles de Cisjordanie ou d’Israël. Nous sommes solidaires des habitants de Gaza, de Cisjordanie, des juifs du monde entier, y compris en Israël, qui se lèvent pour dire au Gouvernement d’Israël, à Netanyahou : « Assassins ! Pas en notre nom ! »

Il est urgent aujourd’hui de nous lever comme êtres humains et comme soignants, de lutter contre la mort organisée, planifiée de l’humanité à Gaza.

Seule la mobilisation des peuples, de la classe ouvrière, de la jeunesse avec leurs organisations, dans le monde entier, contre les gouvernements complices de l’Etat d‘Israël, pourra arrêter la barbarie.

Halte aux bombardements, levée du Blocus de Gaza, cessez le feu immédiat !

Nous informons de cette prise de position nos structures syndicales.

Bien évidemment, Nous serons et nous appelons à la manifestation pour le cessez-le-feu à Gaza, samedi 18 novembre, à 15 heures, place Bellecour