A l’hôpital de Lorient, une mobilisation massive dans l’unité

Les personnels de l’hôpital de Lorient se sont mobilisés massivement le 27 novembre. Ludovic Bénarès , représentant CGT du personnel et secrétaire général USD CGT du Morbihan a répondu aux questions d’Informations ouvrières.

Devant l'hôpital de Lorient, le 27 novembre (Correspondant).
Par correspondant
Publié le 9 décembre 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Que s’est-il passé à l’hôpital de Lorient le lundi 27 novembre et pourquoi ?

Ludovic Bénarès : A l’appel de l’intersyndicale, CGT, SUD, CFDT, FO il y a eu un rassemblement de près de 800 personnes devant l’hôpital venu dire non à la politique de restriction budgétaire qu’a commencé à mettre en place le nouveau directeur arrivé en juillet. Il y avait des collègues de tous les métiers, aide-soignants, infirmiers, cadres, administratifs, ouvriers, des médecins ainsi que des patients et résidents. A peine arrivé, ce directeur a annoncé une série de mesures sans jamais présenter d’écrit aux représentant.es du personnel. Ainsi personne n’est informé de ce qu’il va réellement se passer.

Au-delà de la forme, depuis son arrivée, 300 collègues en CDD n’ont pas été reconduits, des collègues qui avaient un CDI avant d’être mis en stage sont repassés en CDD, il a gelé le plan de mise en stage qui avait été enclenché, sur le site de l’Ehpad à Riantec, il veut supprimer 37 ETP (équivalents temps plein)  sur les 220 agents présents.

Devant de telles annonces, la CGT avec les autres organisations syndicales a organisé 9 heures d’information syndicale sur les différents sites du Groupe hospitalier Bretagne SUD (GHBS). Elles ont été très suivies. C’est à partir de là que l’on a appelé aux rassemblements du 27 novembre.

J’insiste sur un point : l’intersyndicale est unie face à ce directeur et la commission médicale d’établissement a voté une motion de défiance. C’est grâce à cette unité que la mobilisation a été aussi massive

Déjà le directeur a commencé à reculer puisque nous avons eu une réunion le 30 novembre. De cette réunion est sorti un écrit qui prévoit entre autres : 2 campagnes de mise en stage par an, 433 mises en stage en 2 ans, dont 118 en janvier/février 2024, proposer un CDI à un an d’ancienneté pour les CDD actuels.

La note prévoit le détail des concours qui seront organisés par grade. A été ajouté l’objectif de 40 recrutements sur le pool de remplacement dont 12 au 1er décembre 2023 et 13 au 1er janvier 2024. C’est une première victoire due à la formidable mobilisation des personnels.

Que réponds-tu à l’argument souvent avancé : il faut réduire le déficit ?

La course infernale à la réduction des déficits est sans fin. Il s’agit du dogme de la réduction obsessionnelle des dépenses publiques qui fragilise les services publics au profit du privé à but lucratif. Ce n’est pas une fatalité, il y a de l’argent ! Il est essentiel de mettre en place une rupture politique en faveur des besoins humains et aussi qui vise à améliorer la répartition des richesses au profit de celles et ceux qui la produisent. La priorité d’un grand service public de la santé et de l’action sociale doit être mise en évidence.

La seule solution réside dans l’établissement d’un rapport de force par la lutte à tous les niveaux !