Grèce : manifestations massives dans les universités
Les étudiants et le secteur de l’enseignement supérieur en Grèce ont clos leur quatrième semaine d’actions contre le projet de loi du gouvernement qui veut privatiser l’enseignement public.
- Actualité internationale, Grèce
Le projet de loi du gouvernement de la Nouvelle démocratie vise à liquider l’enseignement universitaire public, en ouvrant en particulier les facultés aux investissements privés.
La manifestation du 1er février à Athènes a été brutalement réprimée par les forces antiémeutes, celle de lundi également, alors que se prépare une marche nationale à Athènes jeudi, qui s’annonce encore plus massive que les précédentes dont les rangs n’ont cessé de grossir.
Des dizaines de facultés dans les villes principales et intermédiaires sont occupées et des milliers de jeunes participent aux assemblées générales qui ont lieu régulièrement dans les universités, les instituts, les écoles de formations mais aussi dans l’enseignement secondaire, des syndicats de base enseignant ayant rejoint le mouvement.
L’organisation de jeunesse NKA détaille sur son site internet, les visées du gouvernement :
« La création d’universités privées avec en parallèle le démantèlement de l’université publique au travers d’un droit à la fondation d’universités privées mais également dans le cadre de financements en partenariat public-privé ».
Le projet prévoit une réduction brutale et une déqualification des personnels au sein des établissements universitaires publics. La NKA dénonce « la mise en place du “droit d’accès minimum de base” à l’université qui a déjà éjecté des universités publiques 40 000 diplômés du secondaire », le recours aux prêts étudiants avec la hausse des droits d’inscription, en référence « au système américain qui voit quelque 45 millions de personnes endettées pour étudier, le montant cumulé de la dette étudiante aux États-Unis ayant atteint la somme astronomique de 1 700 milliards de dollars. »
Les étudiants grecs dénoncent également la mise au pas du « baccalauréat national » et des programmes au lycée pour en faire des « chambres d’examen » et de sélection à l’entrée des facs. « L’objectif fondamental est la constitution d’une main-d’œuvre bon marché, semi-formée et jetable qui commencera à travailler gratuitement dès l’âge de 15 ans en tant qu’apprenti dans le cadre de stages ou de l’apprentissage », dénoncent les étudiants.