Ils salissent ou veulent faire taire. Vaine tentative.
Mensonges, calomnies, utilisation du refus massif de l’antisémitisme, pour tenter d’enrayer la puissante vague de compassion et de soutien au peuple palestinien sous les bombes depuis cinq mois : dans la classe politique, de leur piédestal, ils sont nombreux à s’y employer.
- Actualité politique et sociale, Palestine
Tout faire, mensonges, calomnies, campagne de presse, émissions de télé, utilisation du refus massif de l’antisémitisme, pour tenter d’enrayer la puissante vague mondiale de compassion et de soutien au peuple palestinien quotidiennement sous les bombes depuis cinq mois. Dans la classe politique, de leur piédestal, ils sont nombreux à s’y employer.
Dans la classe politique, de leur piédestal, ils sont nombreux à s’y employer. En particulier parmi les organisateurs de la marche frauduleusement baptisée « marche contre l’antisémitisme » du 12 novembre dernier : le Premier ministre, la présidente de l’Assemblée nationale, les membres du gouvernement – Gérald Darmanin en tête, des parlementaires parmi lesquels Meyer Habib, ou encore des élus parmi lesquels Anne Hidalgo… Le chef de l’État lui-même.
Mais aussi Manuel Valls, qui ne manque pas une occasion de soupçonner – quand ce n’est pas tout simplement de qualifier – d’antisémite tous ceux qui, de l’Unwra à la Cour internationale de justice (CIJ) en passant par La France insoumise (LFI) et Jean-Luc Mélenchon, s’opposent aux massacres en Palestine.
Ou encore l’actuel garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, qui en fait de même. Sans oublier la tête de liste du Parti socialiste aux élections européennes, Raphaël Glucksmann, qui a repris, sous une autre forme, cette antienne.
Emmanuel Macron, qui a fait adopter avec les voix du Rassemblement national sa loi raciste et xénophobe « asile et immigration » a appelé récemment à faire « face à une nouvelle vague d’antisémitisme ». Comment ? « Nous avons été intraitables pour réprimer l’antisémitisme où qu’il soit, dans la rue, derrière nos écrans, dans nos universités. (…) Nous avons été intraitables là aussi face aux événements récents (…) à Sciences Po. ».
Nul besoin de préciser que les dirigeants du Crif1Crif : Conseil représentatif des institutions juives de France., de l’UEJF2UEJF : Union des étudiants juifs de France., défenseurs sans état d’âme du gouvernement Netanyahou qui massacre, dans un pur déni de réalité, et récemment, à nouveau, reçus à l’Élysée, en sont satisfaits.
On ne les a pas entendus protester, tous ces gens-là, quand le conseil municipal de Nikopol en Ukraine – qu’ils défendent si chèrement – a rebaptisé une rue du nom du criminel de guerre nazi décoré de la croix de fer nazie, Petro Dyachenko. On ne les a pas entendus non plus protester, lors de la « marche pour l’Ukraine » du 24 février dernier, eux qui ont manifesté côte à côte avec l’Ukrainian World Congress, qui soutient pourtant ouvertement le dirigeant du IIIe Reich, collaborateur avec l’Allemagne nazie, Stepan Bandera.
Et ces milliers de manifestants à Tel-Aviv et Jérusalem, toutes les voix qui disent courageusement dans le monde entier comme en France : « Pas en notre nom », les acteurs, les écrivains, les intellectuels, les militants qui, en Israël même, juifs et arabes, protestent ensemble… où les rangent-ils ? Antisémites, aussi ?
Ils salissent ou veulent faire taire. Vaine tentative. La réprobation, le refus, l’horreur de cette population désarmée soumise aux pires exactions, ne cessent de s’amplifier.
Extraits du communiqué des doyennes et doyens des Écoles, directrices et directeurs des centres de recherche, des départements de Sciences Po ainsi que les membres élus de la faculté permanente du conseil d’administration (CA) de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP). « Nous (…) exprimons de manière unie et solidaire notre profonde émotion à la suite de la visite inopinée du Premier ministre lors de la séance du CA du 13 mars 2024. À la lumière de ces événements, nous tenons à exprimer les éléments suivants : 1– Aucun responsable politique ne saurait s’arroger le droit de dévaloriser les principes fondamentaux d’indépendance et de liberté académiques, tels qu’ils sont consacrés par les lois de la République. Rappelons que la liberté académique garantit le droit d’enseigner et de mener des recherches en toute indépendance, sous le contrôle et la supervision des pairs mais sans ingérence de quelque autorité extérieure que ce soit, y compris l’État. Tout comme la liberté de la presse pour les journalistes, ce principe garantit la légitimité du travail des universitaires, fondé sur des preuves et des raisonnements réfutables. Les allusions à une éventuelle « reprise en main » de notre établissement lors du CA du 13 mars, contreviennent ostensiblement à ce principe cardinal. Or, dans une démocratie libérale, la défense de la liberté universitaire doit être une priorité absolue, en particulier pour recentrer le débat public autour des faits et du savoir.(…) 5 – Nous affirmons notre attachement au respect des valeurs humanistes qui fondent notre université, soit la transmission des savoirs, la formation au débat argumenté, l’ouverture sur le monde et un engagement renouvelé en faveur de la liberté de la connaissance. Notre liberté académique repose sur une tradition philosophique ancienne des universités françaises et européennes, une éthique professionnelle et une responsabilité que nous exerçons pleinement en promouvant la rigueur scientifique et l’expression du pluralisme dans le respect de l’échange contradictoire. Devant la gravité absolue de la guerre au Proche-Orient ainsi que dans d’autres zones de conflit à travers le monde, il est impératif de laisser les universités rétablir le chemin du débat d’idées et du dialogue. (…) » |
« Nous ne laisserons jamais dire que critiquer le gouvernement israélien, c’est critiquer les personnes juives »Extraits de l’intervention de Louis Boyard, député LFI, à la conférence « Abattez la citadelle » avec Jean-Luc Mélenchon, jeudi 14 mars à la fac de Nanterre C’est dans un amphi plein à craquer – il a même fallu en ouvrir un deuxième – que Louis Boyard et Jean-Luc Mélenchon ont tenu, jeudi 14 mars, à l’université de Nanterre une conférence exceptionnelle sur l’actualité française et internationale. Au lendemain de la provocation montée de toutes pièces par le gouvernement suite à la réunion publique à Sciences Po Paris, le plus jeune député de l’hémicycle a débuté son intervention en ces termes : « Avant de commencer, je vais vous demander quelque chose, je vais vous demander de témoigner du soutien, de donner de la force à toutes les personnes qui, à travers le monde, à travers la France, se mobilisent pour qu’enfin s’arrête le génocide qui a cours à Gaza (ovations). Ce témoignage, ce soutien, je vous demande de le donner aussi pour les étudiantes et les étudiants de Sciences Po qui ont été insultés, calomniés. Je vous demande de donner tout votre soutien aux étudiantes et aux étudiants de Sciences Po qui ont été victimes d’une « fake news », qui ont été accusés de l’infamie parce qu’ils se sont mobilisés contre le génocide qui a cours à Gaza. (…) Je le dis pour les étudiantes et pour les étudiants de Sciences Po, je le dis pour vous, je le dis pour nous deux qui sommes à la tribune : si jamais une personne juive était attaquée, si une personne musulmane était attaquée, si une personne chrétienne était attaquée, si qui que ce soit était attaqué en raison de sa couleur de peau, si qui que ce soit était attaqué en raison de sa religion, nous serions les premiers à courir pour les défendre (ovations). Nous serions les premiers à courir pour les défendre. C’est valable pour les étudiantes et les étudiants de Sciences Po, c’est valable pour vous, c’est valable pour nous deux. La gauche, elle peut se regarder dans un miroir, car elle est pour l’abolition du système de classes (…), nous ne laisserons jamais dire que critiquer le gouvernement israélien, c’est critiquer les personnes juives (applaudissements). (…) Le sujet de l’antisémitisme est trop grave pour être instrumentalisé politiquement. Et je remercie les 33 étudiantes et étudiants mobilisés à Sciences Po, de confession juive, qui ont dénoncé cette instrumentalisation politique de l’antisémitisme (applaudissements). Le sujet de ce qui se passe à Gaza est trop grave pour que soit faite une instrumentalisation politique (…). |