500 postes en moins à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)
Casse sociale pour les salariés et des jeunes laissés à l’abandon : c’est le 30 juillet que la directrice de la PJJ a annoncé aux organisations syndicales un plan de suppressions de postes.
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Ce sont 500 contractuels en moins sur les 2 000 que comprend ce service public. Le non-renouvellement des contrats s’applique dès septembre 2024. Or la PJJ, ce n’est pas n’importe quoi. Avec ses 10 000 agents (titulaires ou non), elle a en charge le suivi de 130 000 jeunes, enfants et adolescents en grande difficulté sociale, scolaire ou familiale. La PJJ doit, par exemple, proposer au juge un suivi éducatif adapté en fonction de la situation du jeune. Sans cela, il ne peut se prononcer.
Or, ce qui se trame, c’est la fin progressive de ce service public. Car les annonces sont claires : il faut économiser de 1,6 à 1,8 million d’euros, ce plan d’économies s’inscrivant dans la décision déjà effective au premier semestre de Bruno Le Maire de ratiboiser 780 000 euros pour ce seul service public (c’est le fameux plan de réduction budgétaire de 10 milliards au nom de la réduction du déficit public).
On peut déjà imaginer ce que cela donnera avec la volonté du gouvernement dit démissionnaire de supprimer 25 milliards pour 2025.
Mais sur le fond, se met en place la fin de l’ordonnance de 1945 sur la protection des mineurs. Exagération ? Pas du tout, si on met bout à bout les déclarations de Macron. Suite aux révoltes suscitées par le décès de Nahel, le président de la République déclarait le 23 juillet 2023 que les émeutiers étaient des mineurs vivant dans un contexte dégradé, soit « des familles monoparentales, soit parce qu’ils sont à l’aide sociale à l’enfance ». Dans la même ligne, il poursuivait en avril 2024 en demandant une grande concertation sur « la violence des mineurs ». Et lors de sa conférence de presse de juin, il insistait pour une reprise en main par l’État « d’un meilleur contrôle des mineurs non accompagnés », car c’est « un problème de sécurité ». Toutes ces situations sont justement celles suivies par la PJJ.
Face à cette situation, l’intersyndicale (FSU, CGT, Unsa, CFDT) a appelé à la grève le 14 août. Elle a été fortement suivie avec des rassemblements devant les préfectures et les tribunaux. Mais la direction maintient sa décision. Face à cette casse sociale, on constate le silence complice du ministre Éric Dupond-Moretti dont dépend la PJJ. Ministre qui se félicitait encore, devant le Sénat en novembre 2023, de l’augmentation « historique » de son budget.