Projet de budget 2025 : à la population de payer la « dette »

Le capital aidé de la presse s’emploie à dramatiser le « prétendu » déficit budgétaire. Et ce serait à la population de payer la dette.

1 étudiant sur 5 ne mange pas à sa faim et a recours à l’aide alimentaire (Le Monde-2024). Le seuil de pauvreté atteint 1390 euros (Secour populaire-2024)
Par Edith Bouratchik
Publié le 17 septembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

Michel Barnier au « pied du mur », au pied « de la falaise », au pied « de l’Everest »… n’en jetons plus, peut-être est-ce dû au passé savoyard de M. Barnier adepte sans doute de la varappe, de l’escalade ? Mais ce qui est certain, c’est qu’ils veulent nous faire peur et essayer de nous entraîner dans un soutien inconditionnel à Macron-Barnier au nom de la France et au secours de son « déficit ».

Qu’en est-il réellement ?

Le Medef a exprimé sa satisfaction dès la nomination de Barnier. Il souhaite conserver les mesures dites « pro business » favorables du gouvernement Macron depuis 2017. Pour le numéro un du Medef, la politique économique et fiscale conduite depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, en 2017, doit poursuivre le même cap, malgré la défaite aux élections législatives. Hors de question d’y renoncer. De son côté Pierre Moscovici, membre du PS et premier président de la Cour des comptes dont les rapports sont craints par la macronie et la droite, affirme qu’un « pays trop endetté est un pays impuissant » (Le Parisien, 8 septembre). Oh là là ! c’est grave docteur ?

Mais que « les gens d’en bas » comme les nomme Barnier, lors de sa première intervention télévisée, se rassurent. De l’argent il y en a, mais il est versé au bénéfice des riches :

– Dans le tour de passe-passe sur la TVA, impôt indirect que le peuple paye tous les jours sur ses achats. Sur les 200 milliards rapportés, seuls 100 milliards apparaissent au budget de l’État ( voir encadré ci-contre ). La moitié a donc disparu pour compenser des budgets réduits à la Sécurité sociale et aux collectivités qui n’ont plus du tout les mêmes ressources.

– Le budget 2024 voté à coups de 49.3 comporte des coupes pour l’École, pour l’Hôpital mais pas du tout sur ce qui rend le patronat heureux avec un budget de 140 milliards en augmentation de 12 milliards sur la mission « remboursement et dégrèvements » entièrement dévolue au Medef.

– On nous dit, « il faut faire des économies », mais sur le dos de la classe ouvrière. À ce jour, les aides versées au patronat s’élèvent à 99 milliards (chiffres du Figaro ) et les « aides aux entreprises non conditionnées » atteignent « 211 milliards d’euros tout cumulé par an » (chiffre cité par Eric Cocquerel).

– Les dividendes versés dans le monde ont atteint un chiffre record de 1 516 milliards d’euros en 2023. Les entreprises françaises ont, quant à elles, versé un montant record de 63,2 milliards d’euros à leurs actionnaires l’année dernière, (c’est le montant de reversement le plus important de l’Union européenne). Ce même montant est engrangé par les entreprises.

– Dans le projet de budget envoyé par les ministres dits démissionnaires et macronistes, seuls trouvent grâce à leurs yeux, l’Armée et l’Intérieur qui sont les seuls en augmentation. Thomas Cazenave et Bruno Le Maire, respectivement aux Comptes publics et à l’Économie devaient s’expliquer lundi soir car comme le dit Eric Cocquerel, « ils ont préparé un budget qui poursuit la même politique de l’offre, de la compétitivité et de l’austérité que Monsieur Macron voulait », car la politique menée par Emmanuel Macron est faite de « cadeaux fiscaux aux plus riches, et notamment aux détenteurs de capitaux ». (Franceinfo, le 9 septembre).

Oui, il faut leur faut servir les riches qui en 2017, pour les 500 fortunes les plus riches de ce pays, possédaient 20 % du patrimoine ; aujourd’hui elles en ont 45 %.

Oui, il leur faut laisser entre 5,1 millions et 9,1 millions de pauvres (chiffres Insee, 2022) pour satisfaire le capital.

« Vous utilisez 100 milliards de recettes de TVA pour financer vos cadeaux au patronat »

Le ministre démissionnaire Bruno Lemaire était auditionné par la commission des Finances de l’Assemblée nationale ce lundi 9 septembre. Il y justifie de nouveau la politique de Macron : « Le Président de la République a fait le choix de doubler le budget des armées. Je souscris à cette politique. Si on double le budget des armées, il faut donc être capable de faire des économies ailleurs. »

Des centaines de milliards, un budget en constante augmentation pour la marche à la guerre que ce gouvernement ne cesse d’alimenter ; pour la population, ses besoins, pour les hôpitaux, l’école, rien et même toujours moins.

Le député LFI David Guiraud a également pointé les principaux bénéficiaires de ce budget : « Vous utilisez 100 milliards de recettes de TVA pour financer vos cadeaux au patronat ». Avec votre budget, « vous brisez l’État social ».