Boeing : les mécaniciens tiennent bon

Après 10 jours de grève, les mécaniciens de Boeing tiennent bon sur leur revendication d’augmentation de 40 %.

Les grévistes de Boeing organisent un rassemblement avec leur syndicat IAM et le soutien du syndicat SPEEA des ingénieurs, le 19 septembre à Portland, dans l'Oregon. (AFP)
Par Devan Sohier
Publié le 28 septembre 2024
Temps de lecture : 2 minutes

La direction de Boeing vient de proposer une augmentation de 30 % pour mettre fin à la grève, en contournant les négociateurs du syndicat IAM1International Association of Machinists and Aerospace Workers. représentant les grévistes, qui ont protesté. La proposition va être mise au vote, mais ne semble pas de nature à satisfaire les mécaniciens en grève.

CNN souligne également la place des revendications sur les pensions dans cette grève : au nom des difficultés financières de Boeing, le contrat collectif adopté en 2014 changeait le système de pensions de retraite. Le syndicat IAM avait appelé à voter contre, mais n’avait pas mené campagne. Le retour au système d’avant 2014 est une revendication clef pour les grévistes, à laquelle la dernière proposition de la direction ne répond que partiellement.

CNN Business rapporte une estimation du coût de la grève par le cabinet Anderson Economic Group, établie à 572 millions de dollars pour la première semaine. Dès le premier jour de la grève, la direction de l’entreprise a employé tous les moyens légaux de contourner la grève. Elle a fait venir des personnels d’entretien d’autres Etats, leur payant billets d’avion et hôtels, pour nettoyer les locaux laissés déserts par la grève. Elle a également décidé de suspendre les embauches, et de déclencher un chômage partiel tournant (une semaine sur quatre) pour les personnels non grévistes des entreprises bloquées.

Une grève prévue par l’ensemble des travailleurs américains

Le communiqué annonçant ces mesures en rejette la faute sur les travailleurs en grève. Le bureau du syndicat SPEEA des ingénieurs de Boeing a refusé la demande de l’employeur de mettre ses 19 000 syndiqués en chômage partiel, son président invoquant leur contrat qui les interdit. Ce syndicat est le deuxième de Boeing, et a apporté son plein soutien aux mécaniciens.

Cette grève est scrutée par l’ensemble des travailleurs américains. D’ores et déjà, 5 000 techniciens de Textron, constructeur des petits avions Cessna et Beechcraft, se sont mis en grève lundi 23 septembre, après avoir rejeté la proposition de contrat soutenue par la direction et le syndicat IAM. Ils revendiquent des augmentations de salaire, et une meilleure couverture santé.

Grève prévue chez les dockers

Du côté des dockers de la côte Est, le syndicat ILA, les négociations salariales sont également bloquées. L’autorité portuaire USMX propose une augmentation annuelle de moins de 10 %, bien moindre que les revendications des dockers et de leur syndicat. Harold J. Daggett, président de l’ILA et chef de la délégation syndicale à la négociation avec USMX, a déclaré : « Les membres de l’ILA ne vont pas accepter ces offres insultantes, qui sont une farce quand on voit le travail que font les dockers de l’ILA, et les milliards de profits que font les entreprises sur le dos de leur travail. La responsabilité de la grève de toute la côte dans une semaine, qui fermera tous les ports sur les côtes de l’Atlantique et du Golfe (du Mexique, Ndlr)  retombe entièrement sur les épaules d’USMX.  »