Tricher avec le soutien scolaire privé ?

4 000 postes d'enseignants supprimés dans le projet de budget pour 2025 ! Profitant de la casse de l'Education nationale, les entreprises privées d'enseignements en ligne pullulent depuis la mise en place de la réforme Blanquer et de Parcoursup.

Publicité dans le métro parisien, septembre. (Correspondant)
Par Rémi Caliméro
Publié le 11 octobre 2024
Temps de lecture : 2 minutes

« Avec Les Sherpas, c’est si facile de progresser qu’on a l’impression de tricher ! » tel est le nouveau slogan publicitaire qui couvre les couloirs de la RATP et probablement les galeries des autres grandes métropoles françaises.

Les Sherpas sont une entreprise française fondée en 2017 par deux trentenaires tout juste sortis de l’ESCP1Top 3 des écoles de commerce françaises.. Une pure entreprise de la start-up nation de Macron.

Ce véritable Uber de l’enseignement fait partie de la vague d’entreprises du même genre, avec Acadomia, Superprof et Complétude, qui s’est déversée depuis la mise en place de la réforme Blanquer et de Parcoursup. Le moteur de leur activité consiste à mettre en relation des familles demandeuses de cours particuliers avec des étudiants et des professeurs. Des jeunes précaires ayant besoin d’arrondir leurs fins de mois et autres contractuels sont ainsi transformés en véritables Sherpas de l’enseignement.

À l’heure où 50 % de la note du baccalauréat repose sur le contrôle continu et que les diplômes ne garantissent plus l’entrée ni en licence ni en master, les cours du soir émergent comme un nouveau marché particulièrement juteux. Au 21 %2Source : Ministère de l’EN (2022). d’élèves du secondaire inscrits dans l’enseignement privé, s’ajoutent maintenant la multitude de jeunes clients des cours privés à la carte. Les profils sociologiques se diversifient ; ce qui était autrefois réservé aux élites s’étend désormais aux enfants des classes moyennes et populaires dont les parents se saignent pour espérer garantir un avenir à leurs enfants à l’aune de la sélection de masse voulue par le gouvernement Macron.

Pour le besoin permanent des grands amis financiers du président d’ouvrir de nouveaux marchés économiques, le semblant d’égalitarisme républicain est mis en miettes.

Le dauphin du capital fait ainsi son sort à la jeunesse en la contraignant, d’une part à payer pour compenser la casse de l’Education nationale qu’il a lui-même organisée, et d’autre part en mettant les jeunes les plus précaires au travail dans des jobs d’enseignants ubérisés.