Non à la militarisation de la jeunesse ! Du fric pour l’école et pour les facs, pas pour la guerre !

La déroute du SNU n’a pas entraîné un quelconque renoncement aux dispositifs d’embrigadement et de militarisation des jeunes. L’armée propose aux jeunes de 17 ans de rejoindre la réserve militaire en leur faisant miroiter un salaire de 3 500 € par mois.

Base aérienne d’Avord dans le Cher.
Par Paul Brizon
Publié le 16 mars 2025
Temps de lecture : 2 minutes

Dans le contexte de marche à la guerre et à la barbarie dans lequel nous sommes placés depuis ces trois dernières années sous l’action combinée des Biden, Trump, Poutine, Zelensky, Netanyahou et des dirigeants européens à leur traîne, à commencer par Macron, Starmer, Scholz, Merz et consorts, les attaques contre la jeunesse se multiplient et s’accélèrent, car il y a tout lieu de penser que les principaux intéressés ne sont pas disposés à accepter sans protester de se voir priver de leur avenir.

D ans la batterie des mesures visant à soumettre la jeunesse aux exigences de sociétés de plus en plus militarisées, figure évidemment le SNU (Service national universel), projet phare du président Macron pour les lycéens, auquel le Sénat a toutefois porté un coup en votant en janvier 2025 la réduction des crédits qui devaient lui être consacrés, après avoir constaté le coût disproportionné du dispositif loin de recueillir l’engouement des principaux intéressés (à peine 36 000 participants attendus en 2025 contre les 66 000 recherchés…).

Cette déroute du SNU n’a toutefois pas entraîné un quelconque renoncement aux dispositifs d’embrigadement et de militarisation des jeunes, à plus forte raison à l’heure où les chefs d’Etats européens, Macron en tête, expliquent qu’on « entre dans une ère nouvelle (…), dans une époque où chacun d’entre nous doit se demander ce qu’il peut faire pour la nation française » et pour la défense de l’Union européenne.

Lors de ses vœux aux armées le 20 janvier, Macron avait ainsi déclaré qu’il fallait donner aux jeunes « le choix de servir. Non pas rétablir le service national obligatoire, mais permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs. »

Une base aérienne qui recrute des jeunes de 17 ans

Ce message, la base aérienne d’Avord, près de Bourges, l’a reçu 5 sur 5. Ainsi, a-t-elle dernièrement publié un document à l’attention des jeunes de 17 ans leur proposant de « participer à la défense de la France tout en étant rémunéré », dans les termes suivants :

« Deviens réserviste opérationnel. Il faut avoir 17 ans révolus le jour de la signature de ton contrat, tu suivras une formation militaire initiale (Fmir) de 12 jours puis une formation militaire complémentaire (FMC) de 10 jours, le tout rémunéré (50 € par jour) et non imposable. Après tu rejoindras une unité de la base d’Avord et tu y travailleras en fonction de tes disponibilités. Du temps libre pendant les vacances, des missions sont proposées comme Sentinelle et Vigipirate (1 mois de Sentinelle + prime = 3500 €). (…) Tu apprendras les bases de la vie militaire, le tir (qualification de combat Famas), la topographie, les transmissions, le combat et bien d’autres activités. »

Le programme de formation comporte des activités comme « actes réflexes du combattant, camouflage, parcours piégé, sortie combat », « sortie combat de nuit », « tir Famas qualification »

Vous avez bien lu, cette publicité s’adresse à des jeunes de… 17 ans. La guerre et le chaos, voilà donc l’avenir que certains marchands de canons et dirigeants politiques à leur solde voudraient infliger à nos jeunes ? Une honte !

Aux fauteurs de guerre, ne leur en déplaise, les jeunes mobilisés contre l’austérité répondent : « Du fric pour les facs ! Pas pour la guerre ! » Ils ont raison !