Encore un feuilleton sur Marie-Antoinette !
Canal + s’y lance et la presse évoque une reine « rebelle » et « féministe ». Un poisson volant, quoi.
- France, Histoire
Il ne faut surtout pas limiter la réflexion à un geste d’agacement bien normal. Dans cette opération, il n’y a pas que la vulgarité et la médiocrité. Et une forte dose d’inventivité qui ferait passer la saga StarWars pour une vidéo Tiktok.
Cela participe d’une construction politique d’ampleur, quelles que soient les idées (peut-on parler d’idées ?) des producteurs.
On n’a même pas fini de pleurer sur Elizabeth II…
Il faut faire pleurer dans les chaumières, mais pas seulement. Il faut inventer un monde qui n’a jamais existé dans lequel le bonheur dégoulinait, débordait, ruisselait (déjà !) mais n’a pas eu le temps d’arriver jusqu’au bas peuple, bien énamouré envers ses majestés mais qui, hélas, sera détourné de ses sentiments de loyauté et de vénération par une poignée de révolutionnaires sanglants et machiavéliques.Heureuse période où il n’y avait ni Covid, ni guerre en Ukraine (c’était « la guerre en dentelles »), ni réforme des retraites.
Les rois et les reines s’occupaient de tout ; il restait seulement à s’agenouiller. Ce n’est pas seulement de la nostalgie à petit prix. C’est surtout accoutumer le populo.
Stéphane Bern, Lorant Deutsch, Thierry Ardisson sont des héros médiatiques qui confessent leur royalisme dès qu’ils le peuvent. Ce qui est leur droit, c’est une évidence mais aussi la gloire de la liberté d’expression obtenue par l’abolition de la monarchie. A-t-on entendu une vedette médiatique évoquer la Commune de Paris ? La médiacratie appelle la réaction, la réaction appelle la médiacratie. Mouna Aguigui disait : « Les mass media rendent les masses médiocres. » Oui, très juste.
Et on n’a pas fini de pleurer sur Elizabeth II (mais rien sur les mineurs ni sur Bobby Sands). Et Emmanuel Macron entretient les meilleures relations avec le monarchiste Philippe de Villiers. On pourrait multiplier les exemples.
Partout, toujours, habituer les masses à se mettre à genoux devant les têtes couronnées.
Ce feuilleton fait partie de la construction.
Ne pas y voir seulement une bluette.