Novembre-décembre 1995 : Le plan Juppé contre les retraites mis en échec
Retour sur la grève et les manifestations qui ont fait reculer le gouvernement.
- France, Histoire, Retraites

La « réforme » Balladur de 1993
Depuis 30 ans, toutes les « réformes » des retraites en France ont été conduites avec un objectif : nous faire travailler plus longtemps. Et avec une conséquence recherchée : baisser le montant des pensions.
En 1993, c’est la « réforme » Balladur (du nom du Premier ministre de l’époque) qui fait passer pour tous les salariés du secteur privé la durée de cotisation à 40 ans (contre 37,5 ans jusqu’à présent) et le calcul des pensions sur les 25 meilleures années (au lieu des 10 meilleures).
Déjà à l’époque, l’argument était le même qu’aujourd’hui : la « réforme » était rendue nécessaire, selon Edouard Balladur, par la nécessité de combler les déficits apparus au début des années 1990 (40 milliards de francs).
Pour éviter les risques de grèves, la « réforme » est annoncée en plein mois de juillet et menée au pas de charge, en quelques semaines. Elle touche les salariés du privé.
Selon une étude de la Caisse nationale de l’assurance vieillesse (CNAV) publiée en 2008, pour six retraités sur dix, la « réforme » Balladur a « conduit au versement d'une pension moins importante que celle à laquelle ils auraient pu prétendre sans réforme ». La différence moyenne est de 6 % pour l’ensemble de la population. Comme aujourd’hui, ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut : pour les générations nées entre 1945 et 1954, la baisse de la pension de base est de 16 % pour les hommes et de 20 % pour les femmes.
Le plan « Juppé-Notat » de 1995
Si la « réforme » Balladur ne provoque pas le mouvement de masse qu’a connu le pays en 1995, les conséquences électorales pour celui qui en est l’instigateur sont sans appel : Edouard Balladur subit une défaite dès le premier tour de l’élection présidentielle (…)
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