Secteur public en Allemagne : ce qu’il y a dans l’accord salarial obtenu

Compensation de l’inflation, montant de base et augmentation des salaires, voici ce qui a été signé par le syndicat Ver.di du secteur public.

Lors de la puissante journée de grève dans les services publics en Allemagne, le 27 mars, lors des négociations sur les salaires, ici à Potsdam (photo AFP).
Par correspondant
Publié le 7 mai 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Plus de 2,5 millions de salariés obtiennent des augmentations, parfois importantes, grâce à l’accord salarial conclu ce week-end pour les services publics aux niveaux fédéral et communal. Les salariés à bas revenus en profitent particulièrement.  

Compensation de l’inflation

Dans un premier temps, tous les salariés (indépendamment de leur salaire actuel) recevront un total de 3 000 euros en plusieurs versements : 1 240 euros seront versés en juin 2023 ; de juillet 2023 à février 2024, 220 euros supplémentaires seront versés chaque mois. Ces versements sont exonérés d’impôts et de charges.

Cette partie de l’accord salariale exploite les possibilités que l’Etat fédéral a temporairement créées dans le cadre du troisième paquet d’allègement, à l’automne dernier, avec la prime dite de compensation de l’inflation. Ceux qui travaillent à temps partiel profitent proportionnellement des versements convenus. Les apprentis doivent recevoir la moitié.

Montant de base

Dans un deuxième temps, toutes les rémunérations seront augmentées de 200 euros en mars 2024. Ce montant de base convenu est bien inférieur à la revendication initiale des syndicats mais correspond à la proposition de compromis de la procédure de conciliation.

Les salariés à bas revenus sont ceux qui profitent le plus du montant de base car une augmentation de 200 euros dans les groupes de rémunération inférieurs entraîne une hausse nettement plus importante en pourcentage que dans les groupes de rémunération supérieurs. Les apprentis recevront 150 euros de plus par mois à partir de mars 2024, selon l’accord.

Dans un troisième temps, c’est-à-dire après l’augmentation du montant de base, toutes les rémunérations augmenteront de 5,5 % à partir de mars 2024. Cette augmentation, tout comme le montant de base, se répercute donc sur l’ensemble du tableau des rémunérations, qui constitue la base de la rémunération des différentes activités dans le secteur public.

Augmentation minimale

La combinaison de l’augmentation d’un montant de base et d’une augmentation en pourcentage de 5,5 % en mars 2024 conduit à des résultats très différents pour les salariés.

Dans ce contexte, il a été convenu, dans le cadre de l’accord salarial, que l’augmentation totale devait être d’au moins 340 euros par mois.

Selon les calculs du syndicat Ver.di, le compromis trouvé dans le tableau des rémunérations donne des augmentations comprises entre 340 et 680 euros par mois. Selon des calculs provisoires, cela correspond à des taux d’augmentation compris entre 8,2 et 16,9 %. Ver.di estime l’augmentation moyenne des salaires à 11,5 %.

Le syndicat calcule par exemple qu’une éducatrice (classée S8a, niveau 6) peut compter sur une augmentation de 10,8 %, un chauffeur de bus en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (classé EG 5, échelon 4) sur une augmentation de 12,4 % et un employé de la collecte des déchets (classé EG 3, échelon 3) sur une augmentation de 13,4 %.

La durée de la nouvelle convention collective, effective avec cet accord, a été fixée à 24 mois. La prochaine convention collective sera donc probablement négociée à partir de début 2025.

Salariés concernés

L’augmentation des revenus concerne des milliers de professions différentes (entre autres les femmes et les hommes qui travaillent comme éducateurs, conducteurs de bus, employés de piscine, pompiers, infirmiers et aides-soignants, employés administratifs, employés de stations d’épuration, gardes forestiers ou médecins). Il s’agit des revenus de plus de 2,4 millions de salariés des employeurs communaux, par exemple des services de collecte des déchets, des hôpitaux communaux ou des municipalités, et de 134 000 salariés fédéraux. Les travailleurs des Länder, comme les policiers ou les enseignants, sont toutefois couverts par une convention collective indépendante.