« Leurs guerres ne sont pas les nôtres, organisons-nous maintenant ! »

13 heures, dimanche 5 mai. La file d’attente est impressionnante dans la ruelle qui permet d’accéder à l’Espace Charenton dans le XIIe arrondissement de Paris. Des centaines de participants venus de toute la France attendent avec impatience de pouvoir entrer.

Lors de l’assemblée du Parti ouvrier indépendant.
Par Mélinda Sauger
Publié le 9 mai 2024
Temps de lecture : 12 minutes

L’ambiance est bon enfant et militante, on chante les chants des Gilets jaunes ainsi que le soutien à la Palestine. Il y a tellement de monde que le début de l’assemblée prend du retard. Il faut ajouter des chaises. Il n’y en aura d’ailleurs pas pour tout le monde, des camarades resteront debout.

Après avoir salué la présence des 2 500 militants présents dans la salle, Mélinda Sauger, militante du POI a inscrit l’assemblée dans le « combat contre les massacres en cours à Gaza ». « Les accusations d’antisémitisme, d’apologie du terrorisme… montées de toutes pièces par les gouvernements dont le nôtre, relayées par des groupuscules d’extrême droite en lien direct avec Netanyahou ne nous feront pas reculer d’un millimètre. »

Une « solidarité totale » avec Mathilde Panot, Rima Hassan, Jean-Paul Delescaut et « avec tous ceux qui subissent les pressions et la répression qu’ils soient médiatisés ou non » a d’emblée été rappelée sous l’ovation de la salle.

Tout comme l’objectif de l’assemblée : « Nous estimons qu’il faut s’unir contre la guerre pour le cessez-le-feu, contre les régimes qui écrasent et exploitent les peuples. Agir ensemble dans les manifestations, dans la rue, dans les grèves. Agir ensemble pour informer, discuter, convaincre les hésitants, ceux qui s’interrogent, ceux qui ont peur, ceux qui préfèrent espérer que cela va s’arranger, convaincre ceux, qui avec un “label de gauche”, pactisent et s’accommodent. Ceux-là poussent aux pires extrêmes et n’en seront même pas épargnés. Faire comprendre à tous ces dirigeants de toutes ces grandes centrales syndicales qu’il n’est plus temps de tergiverser, de chercher de faux compromis. »

Deux plateaux d’intervenants se succèdent pendant près de 2 h 30 devant une assemblée très attentive et enthousiaste

Josè Nivoi a été le premier à intervenir. Responsable du collectif autonome des dockers et portuaires de Gênes en Italie, est l’un des artisans des manifestations contre le transport et la manutention des armes sur le plus important port d’Italie dès 2019. Avec son syndicat, il a bloqué les chargements d’armes sur les bateaux au départ du port de Gênes le 19 novembre dernier, « après l’appel des syndicats palestiniens aux travailleurs de bloquer la logistique européenne des armes envoyées vers Israël (…) où il s'agissait de lutter contre la compagnie Zim, compagnie israélienne qui traite avec Israël, qui est basée à Gênes ».

Markus Sokol, militant de la IVe Internationale, membre de la direction national du Parti des travailleurs au Brésil et animateur de « Dialogue et action pétiste ». Quinze mois après l’élection de Lula au Brésil faisant échec à Bolsonaro et à la réaction, il a dressé un « bilan complexe ». « D’une mesure à l’autre, le tableau d’ensemble n’incite pas à l’optimisme pour les forces sociales qui se sont engagées pour son élection. »

Au Brésil, Israël joue un rôle direct dans les forces armées et la police en fournissant des armes, des équipements de sécurité, du renseignement et de la formation.

Pour le cessez-le-feu, des manifestations « limitées » ont eu lieu au Brésil. « Ni la Centrale unique des travailleurs (CUT) avec ses syndicats, ni le mouvement des Sans Terre, ni les parlementaires du Parti communiste du Brésil, à quelques rares exceptions près, se sont impliquées dans les manifestations. »

Yessa Belkhodja, militante décoloniale, membre du collectif de défense des Jeunes du Mantois et co-organisatrice de la marche contre le racisme, contre l’islamophobie et pour la protection de tous les enfants le 21 avril dernier a livré une intervention poignante et déterminée (lire extraits ci-dessous).

Haim Bresheeth membre fondateur du Jewish Network for Palestine (Réseau Juif pour la Palestine) et professeur d’université à Londres. Issu d’une famille juive exterminée dans les camps nazis, membre du Labour Party jusqu’en 2020, il décide de le quitter publiquement pour dénoncer la direction qui a exclu des militants comme Ken Loach, Moshe Machover, Jackie Walker et bien d’autres pour… « antisémitisme ». Il est aujourd’hui à la pointe des mobilisations considérables qui se déroulent depuis des mois en Angleterre et en particulier à Londres contre le génocide en Palestine (lire extraits ci-dessous).

Dans la deuxième partie, Jana Silverman, militante syndicale et professeure (…)


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