« Ne laissons pas disparaître les centres de soins de la Sécu à Paris ! »

Des centres de santé, indispensable à la population, sont menacés de démantèlement à Paris. Alertés par les syndicats des personnels, les députés LFI de la capitale s'insurgent et interpellent la direction de la Cnam.

Antenne de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), à Paris. (AFP)
Par Correspondants de la CPAM de Paris
Publié le 6 décembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

Alors que le 49.3 a de nouveau été dégainé pour le PLFSS 2025 (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) qui prévoit une nouvelle saignée budgétaire dans les hôpitaux ; alors que les soins et médicaments vont subir un nouveau déremboursement qui aura pour effet de transférer à terme le reste à charge aux complémentaires qui annoncent déjà entre 6 et 9 % d’augmentation de leurs tarifs… Alors que sur Paris, comme partout sur le territoire, il est devenu quasi impossible de se soigner à des tarifs du secteur 11Secteur 1 : tarifs sans dépassement d’honoraires. surtout dans un contexte où les centres de santé gérés par la Croix rouge et la MGEN ont été liquidés sur l’autel de la rentabilité financière…

Nous avons appris que le directeur de la Cnam (Caisse nationale de l’assurance maladie) envisage de faire subir le même sort aux centres de santé gérés par la Sécu (CPAM 75 et Cramif), Réaumur et Stalingrad. Il est même prévu des licenciements collectifs pour ces deux centres au nom d’une politique qui refuse que la Sécu gère des centres de soins !

Une situation inédite et intolérable pour le personnel de ces deux centres de santé et pour les patients qui les fréquentent.

Remise en question de l’égalité d’accès aux soins

Dans les centres de santé de la CPAM de Paris ou de la Cramif, on ne se pose pas la question de la rentabilité mais des soins rendus aux patients car dans les centres de santé gérés par la Sécu, ce sont les besoins qui dictent les moyens selon l’adage de la Sécu « on cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». Ce principe trouve son application via l’obligation faite à la Cnam, à la CPAM et à la Cramif de combler les déficits, si déficit il y a.

Or, dans un contexte où l’on galère pour se soigner à des tarifs décents, où va-t-on aller et à quel prix pour passer une radio ou voir un spécialiste si ces deux centres venaient à être liquidés ? Faudra-t-il attendre comme dans certaines villes de province plusieurs mois avant de trouver un praticien en secteur 1 ?

De nombreux patients venant de divers départements d’Ile-de-France fréquentent ces deux centres de santé car ils n’ont pas d’accès aux soins chez eux. Si ces centres venaient à fermer c’est toute une population qui s’en retrouverait démunie. Ces centres sont liés à l’histoire de la Sécurité sociale, ne les laissons pas disparaître ! L’intersyndicale s’est constituée en défense de ces centres mais il nous faut aussi la mobilisation de la population pour bloquer ce plan de démolition !

Les députés LFI s’opposent aux fermetures

Nous publions des extraits du courrier adressé au directeur général de la Cnam par les députés LFI Sophia Chikirou, Sarah Legrain, Danièle Obono, Rodrigo Arenas et Aymeric Caron, député REV apparenté LFI.

« Monsieur le Directeur, en tant que député·es de Paris, nous avons récemment été interpellé·es par des syndicats concernant les menaces qui pèsent sur plusieurs centres de sante ́ parisiens indispensables aux habitant·es de nos circonscriptions.

Nous apprenons ainsi, coup sur coup, l’annonce de fermeture du centre de radiologie de Réaumur et la proposition de restriction de nombreuses spécialités (radiologie, ophtalmologie, kinésithérapie, dermatologie, endocrinologie, gastro-entérologie, etc.) du centre médical de la Cramif de Stalingrad.

Or, dans ces deux cas, ces restrictions d’offre sont liées à un projet de transfert piloté par vos services. Ces annonces sont à plusieurs titres proprement inaudibles et insupportables.

D’abord du point de vue des conséquences sur les employé·es de ces structures. (…) D’autre part, ces annonces sont dramatiques pour les Parisiens et les Parisiennes. La pénurie des professionnels de santé touche de plein fouet l’Ile-de-France (…), premier désert médical en 2022. (…)70 % des médecins généralistes y sont conventionnés en secteur 1 contre 90 % dans le reste de l’Hexagone, (…) Seuls 20 % des spécialistes acceptent de consulter sans dépassements d’honoraires avec une attente de 3 à 6 mois ! (…) Nous refusons de voir disparaître les structures qui constituent le socle d’une politique de santé́ basée sur la justice sociale et l’égal accès au soin. »