En pleine nuit, et d’un trait de plume…
« Ce qui s’exprime dans ces dernières heures, c’est la profondeur de la crise de régime et la mise à nu du rôle de l’Etat et de la Constitution de la Ve République comme instruments au service sans fards d’une toute petite minorité contre la masse du peuple », déclare le POI.
- POI, Retraites
En pleine nuit, ce 15 avril, d’un trait de plume, Monsieur Macron, plus isolé que jamais a promulgué sa réforme. Il a de ce fait balayé d’un geste toutes les illusions d’un recours à l’article 10, d’un nouveau recours pour un nouveau RIP… Autant de suggestions qui, comme une pétition nationale ou autre, ne prennent compte en aucun cas de la réalité et de la profondeur du moment. L’intersyndicale a été bien avisée de refuser de rencontrer Macron et de chercher à faire du 1er Mai un raz-de-marée.
Ce qui s’exprime dans ces dernières heures, de plus en plus nettement pour des millions après la décision du Conseil constitutionnel face au refus ultra-majoritaire de la population, c’est la profondeur de la crise de régime et la mise à nu du rôle de l’Etat et de la Constitution de la Ve République comme instruments au service sans fards d’une toute petite minorité contre la masse du peuple.
La décision du Conseil constitutionnel rappelle que sa fonction est d’abord de préserver ces institutions. Des institutions qui font du chef de l’Etat un quasi monarque doté de pleins pouvoirs.
Ce sont ces institutions qui font qu’en quelques mois seulement, le gouvernement a utilisé 11 fois le 49.3 ; que la réforme a été discutée en 9 jours à marche forcée à l’Assemblée nationale… et que sans majorité, le gouvernement l’a fait passer en force à coup de 49.3.
Tout cela, c’est la légalité de ces institutions autoritaires, verrou anti-démocratique contre les aspirations de la majorité. Mais cette réforme est massivement refusée. Le pays n’en veut pas, les syndicats n’en veulent pas, et continuent dans leur totalité d’en exiger le retrait, le Parlement ne l’a pas votée.
La réforme est totalement illégitime, comme sont illégitimes les méthodes « légales » pour la faire passer en force contre la volonté de la majorité.
Rappelons qu’il y a quelques semaines, le chef de l’Etat, relayé par ses conseillers, par les médias, avait indiqué que seule une situation de blocage du pays pourrait le faire renoncer à sa réforme.
Au moment où le Président de la République, incapable de convaincre, arcbouté sur la légalité (bien sûr !) d’une Constitution antidémocratique, touche les bas-fonds de l’illégitimité, « bloquer le pays » tous ensemble est parfaitement d’actualité.
Le 15 avril 2023, 16 h