Le roi est nu

Le ministre Gabriel Attal a déploré, mardi 9 mai, que soient « perturbés des moments de communion » entre les Français et le chef de l’Etat. Des « moments de communion » ! Lesquels ?

Des Champs Elysées déserts au moment du passage de Macron, lors de la commémoration du 8 Mai.
Par Pierre Valdemienne
Publié le 9 mai 2023
Temps de lecture : 2 minutes

L’image est saisissante. A l’occasion de la commémoration de la fin de la guerre de 39-45, Macron remonte des Champs-Elysées vides, ce lundi 8 mai 2023, après avoir fait interdire tout rassemblement à proximité du chef de l’Etat. Un écran géant installé place de l’Etoile retransmet les déambulations du président de la République… devant un parterre désert !

A Lyon, Emmanuel Macron venu rendre hommage à Jean Moulin fait l’éloge des conquêtes du Conseil national de la résistance, qu’il s’évertue à défaire depuis le début de son premier quinquennat.

Au même moment, l’ancien porte-parole du gouvernement et actuel ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a déploré sur France Inter, mardi 9 mai, que des militants veulent « perturber des moments de communion » entre les Français et le chef de l’Etat. Lesquels ?

Une chose est sûre : à Lyon, ce 8 mai, à l’occasion de la venue du chef de l’Etat, comme c’est le cas à chaque déplacement de ses ministres ou de Macron lui-même, plus de 8 000 manifestants avec leurs syndicats, bravant l’interdiction de manifester édictée par la préfecture, sont venus à nouveau exprimer leur exigence de voir la « réforme » des retraites retirée, signifiant par là qu’ils n’ont nullement l’intention de « passer à autre chose ».

A l’Assemblée, l’exécutif et ses soutiens continuent d’essuyer des revers : cette semaine, c’est l’obligation vaccinale des soignants qui a pris un sérieux coup, tout comme le démembrement d’EDF. Dans cette affaire, il est à noter que les principaux alliés de la majorité présidentielle, Modem et Horizons, ont brillé par leur absence. Les bancs de Renaissance étaient, eux, clairsemés.

Et pourtant, soumis aux exigences du capital financier, il leur faut impérativement avancer dans la mise en œuvre de leurs contre-réformes, ce qui se traduit tout de suite par les annonces gouvernementales contre les lycées professionnels.

Pour y parvenir, l’exécutif et ses soutiens misent sur le « dialogue social », notamment en vue du projet de loi « travail » prévu pour 2024. La feuille de route gouvernementale présentée le 2 mai ne laisse pas de place au doute : « Un nouvel agenda social pour élaborer un “pacte de la vie au travail” sera déterminé avec les partenaires sociaux d’ici le 14 juillet prochain. Début 2024, le gouvernement présentera un projet de loi “travail” pour décliner le fruit des négociations. »

Y parviendront-ils ? Rien n’est moins sûr…