Contraindre l’ensemble de la population à être toujours plus corvéable, à moindre coût

Le projet de loi « pour le plein emploi » est débattu en ce moment à l’Assemblée nationale. Il faut reconnaître une certaine continuité à Macron, porte-flingue du capital financier, dans son offensive de destruction des acquis collectifs et des services publics.

Par Clara Marsan
Publié le 29 septembre 2023
Temps de lecture : 5 minutes

Derrière les formules haineuses contre les prétendus « assistés » ou les phrases mielleuses selon lesquelles « personne n’est inemployable », le plan est parfaitement clair. Il a d’ailleurs été annoncé sans fioritures par Macron (« y a qu’à traverser la rue »), et encore par Dussopt il y a un an. Dans le dossier de presse « Objectif plein emploi », sont déroulés les « chantiers pour le plein-emploi », dont « rénover le service public de l’emploi par la création de France Travail ; réformer l’accompagnement des bénéficiaires du RSA (...) ; poursuivre le déploiement du Contrat d’engagement jeune (CEJ) ; faire évoluer l’assurance chômage ; amplifier la dynamique de l’apprentissage ; (...) garantir l’avenir de notre système de retraite (…). »

Contre-réforme des retraites, offensives contre l’assurance-chômage et contre l’enseignement professionnel public, contre l’administration et les services publics…

Tout concourt en réalité au seul objectif : servir du mieux possible les intérêts du capital, qui va plus ouvertement encore bénéficier de l’argent public (organismes privés de placement, travailleurs gratuits au nom de « l’insertion », financement public de l’apprentissage, groupes privés de crèches, etc.).

Son propre dossier montre qu’il n’y a que 1,6 emploi disponible pour 10 chômeurs (novembre 2021), mais le gouvernement juge que les demandeurs d’emploi se laissent vivre, et que le système n’est « pas assez incitatif au retour à l’emploi ».

D’où cette ignominie de la « sanction-remobilisation » : couper les vivres pour contraindre !

Ce projet France Travail vise à créer de nouvelles possibilités pour contraindre l’ensemble de la population à devenir toujours plus corvéable, au moindre coût pour les entreprises, et dans le seul souvenir de droits égaux en tout point du territoire.

Bref, stigmatiser les pauvres, faire du (…)


Vous avez lu 20% de l'article. La suite est réservée aux abonnés. Pour accéder au contenu, vous pouvez :

Vous êtes déjà abonné ? Connectez-vous :