Ukraine/Russie : Conscription et répression

Cette guerre pour laquelle des centaines de milliers jeunes ukrainiens et de jeunes russes ne veulent pas mourir.

Des jeunes recrues ukrainiennes sont entraînées avant d’être envoyées au front dans la région de Donetsk, le 1er mars (photo AFP).
Par Lucien Gauthier
Publié le 14 avril 2024
Temps de lecture : 2 minutes

La Russie a décidé de mobiliser 130 000 nouveaux conscrits. Près d’un million de Russes, dont une grande partie sont en âge d’être mobilisés, ont quitté le pays depuis le début du conflit, pour fuir la guerre.

En Ukraine, le Parlement vient d’abaisser l’âge de recrutement dans l’armée de 27 à 25 ans afin d’élargir le nombre de soldats dont elle manque cruellement.

695 000 jeunes Ukrainiens, en âge d’être mobilisés ont quitté le pays, depuis le début du conflit. Le gouvernement ukrainien a d’ailleurs mis en place des brigades chargées d’enrôler les hommes en âges de conscription.

Ils vont déposer une lettre de convocation au domicile des intéressés et le reste du temps, circulent dans les villes en interpellant les jeunes, contrôlent leur identité et les envoient dans les centres de recrutement.

Un réseau social sur une chaîne cryptée permet à tous les Ukrainiens d’envoyer un message pour informer de la situation exacte de ces brigades.

En Russie, c’est la police qui se charge de cette affaire. De même que pour la répression. Alexandre Skobov, a été arrêté à Saint-Pétersbourg, le 2 avril. Il est inculpé de « justification du terrorisme », tout cela parce qu’il s’est opposé à la guerre en Ukraine.

Dans les années soixante-dix, étudiant, il appartenait au groupe Opposition de gauche. Il distribuait des tracts qui appelaient à « instaurer un socialisme à visage humain », alors que se tenait le 25e congrès du Parti communiste.

En Ukraine, la répression frappe deux catégories de personnes : ceux qui veulent fuir le pays pour échapper à la conscription et ceux accusés d’avoir « collaboré avec les Russes ».

C’est ainsi qu’une femme de 50 ans est accusées de collaboration avec les Russes. Elle est en détention préventive depuis un an et n’a pas vu ces enfants depuis lors. Elle vivait dans un village occupé par l’armée russe et c’est une voisine, avec laquelle elle est en conflit depuis 2019, qui l’a dénoncé une fois les Russes partis du village.

Son avocate explique que la logique, avec cette très faible accusation, devrait aboutir à un acquittement. Mais, dit-elle, il y a eu déjà 400 procès pour collaboration avec les Russes sans aucun acquittement et s’estime pessimiste pour sa cliente.