Histoire : La guerre et la dislocation de l’armée

La révolution aboutit toujours à la dislocation de la cohésion de l’armée, de juillet 1789 à Paris, à la révolution portugaise de 1974, sans oublier la révolution russe de février 1917.

La population fraternise avec soldats, le 27 avril 1974, à Lisbonne (photo AFP).
Par Jean-Marc Schiappa
Publié le 4 mai 2025
Temps de lecture : 3 minutes

La guerre c’est, d’une manière ou d’une autre, des armées. Une armée est toujours composée d’individus ; le but de la hiérarchie militaire est de maintenir la cohésion de ces individus autour des objectifs militaires qui sont, comme le rappelait Clausewitz, toujours des objectifs politiques.

L’exemple classique est celui des gardes-françaises en juillet 1789, à Paris3M. Markovic, Paris brûle ! L’incendie des barrières de l’octroi en juillet 1789, 2019, p. 280.. Unité d’élite de plusieurs milliers d’hommes dont les casernes étaient au contact de la population, les gardes-françaises, chargées du maintien de l’ordre, avaient été gagnées peu à peu par la contagion révolutionnaire.

Même s’ils avaient continué à maintenir l’ordre pendant un temps, on sentait une lassitude gagner et la fréquentation du petit peuple parisien engagé dans la voie des émeutes et des désordres jouait. Le 24 juin, deux compagnies refusent de prendre leur service et des soldats sont emprisonnés ; le 30 juin, plusieurs milliers de manifestants prennent d’assaut la prison de (…)


Vous avez lu 20% de l'article. La suite est réservée aux abonnés. Pour accéder au contenu, vous pouvez :

Vous êtes déjà abonné ? Connectez-vous :