« Soyons toutes et tous le plus nombreux possible le 23 septembre ! »
Au rassemblement de soutien à Sébastien Menesplier (CGT), Aurélie Trouvé (LFI) et Sophie Binet (CGT) ont appelé, sous les acclamations des militants, à participer massivement aux marches du 23 septembre
- France, Lutte de classe
Le 6 septembre, à Montmorency (Val-d’Oise), des centaines de militants étaient rassemblés devant la gendarmerie, pour soutenir le responsable confédéral de la CGT, Sébastien Menesplier (également dirigeant de la CGT Energie) qui y était convoqué pour des faits de grève de ses camarades durant le combat contre la réforme des retraites.
Un rassemblement très combatif, où a résonné à plusieurs reprises le chant des Gilets jaunes, où il y avait en majorité des militants de la CGT, bien sûr, et aussi des militants et responsables de l’union régionale FO d’Ile-de-France et de différents syndicats FO, des militants de Solidaires.
Parmi toutes les interventions prononcées à ce rassemblement, nous reproduisons des extraits de celles de la députée LFI, Aurélie Trouvé, et de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.
Aurélie Trouvé, députée LFI
« Cette convocation [de Sébastien Menesplier], c’est la convocation de tous les militants de la CGT, de tous les militants associatifs, syndicaux, politiques, de toutes celles et tous ceux qui s’opposent aujourd’hui à la politique de ce gouvernement. Voilà pourquoi nous sommes aussi ici nombreux et nombreuses de la France Insoumise ; il y a des conseillers régionaux, des députés qui sont là (…). Nous serons toujours à vos côtés contre la répression des mouvements sociaux (…).
Tout est lié : ce qui est en train de se passer, c’est une attaque sans précédent dans la Ve République contre les libertés publiques. C’est toute la démocratie qui est attaquée (…). Rappelons que tout ça [la réforme des retraites] a été imposé par un 49-3 contre la totalité des syndicats de salariés, contre l’immense majorité des Françaises et des Français.
(…) Plus il y aura d’opposition populaire, plus ils voudront nous faire taire, par leurs lois liberticides, par la restriction du droit de manifester et du droit de grève. Voilà contre quoi nous allons nous battre, tous ensemble.
Et oui, il va falloir être solidaire entre mouvements. Ça veut dire être toutes et tous le plus nombreux possible le 23 septembre (applaudissements et bravos), contre les violences policières, contre le racisme, pour la justice sociale.
Nous savons que tout ça est lié. Si nous voulons faire advenir une bifurcation écologique et sociale, alors il faudra aussi faire advenir une bifurcation démocratique et la VIe République. Oui, nous n’acceptons pas cette répression, nous n’acceptions pas l’étouffement de la démocratie ! (applaudissements et bravos). »
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
« Aujourd’hui, ce n’est pas seulement Sébastien qui est convoqué au commissariat, c’est toute la CGT. Cette convocation s’accompagne d’un ruissellement de la répression organisée par le pouvoir (…). La dernière fois que la CGT a été confrontée à une répression de la sorte, c’était dans les années 1950, (…) suite à la mobilisation des dockers notamment qui avaient refusé les chargements d’armes en direction d’Indochine. (…)
Pourquoi le gouvernement fait cela ? C’est parce qu’ils n’ont jamais été aussi fragilisés et aussi minoritaires (…). Leur seul moyen de continuer leur politique violente, c’est de multiplier la répression syndicale (…), (qui) s’accompagne aussi d’une vague de lois liberticides (…). Le gouvernement, par sa politique violente, veut nous voler deux ans de vies, mettre à bas le statut particulier des mineurs et des énergéticiens, un statut pionnier issu de la Résistance et de la Deuxième guerre mondiale. Et on s’étonne que, face au passage en force, on résiste ?
(…) Les conflits sociaux ne se règlent pas devant les tribunaux. La révolte des banlieues ne se règle pas devant les tribunaux, car nous assistons à la même chose (applaudissements).
On mate la révolte des banlieues avec une répression inédite, avec aujourd’hui plus de 600 mineurs qui sont derrière les barreaux avec de la prison ferme (…).
Nous ne nous laisserons pas faire. (…) Alors qu’ils veulent mettre en opposition celles et ceux qui se mobilisent sur la question sociale et celles et ceux qui se mobilisent dans les banlieues, celles et ceux qui se mobilisent sur les questions environnementales, ils nous rassemblent !
Nous allons nous retrouver le 23 septembre prochain avec de grandes marches dans tout le pays, notamment à Paris (applaudissements et vivas) contre la répression du mouvement syndical, la répression des jeunes des banlieues, la répression du mouvement environnemental.
Nous allons nous retrouver le 13 octobre avec de grandes manifestations pour exiger le progrès social, la fin de l’austérité et l’augmentation des salaires.
Leur objectif, c’est de faire peuple face au pouvoir de l’argent. Ils sèment la peur, ils récolteront la colère. Ils veulent isoler, nous nous rassemblons ! (applaudissements) »