« Lula, président de nouveau, avec la force du peuple ! »

« Lula, président de nouveau, avec la force du peuple !

La marée humaine qui a occupé l’avenue Paulista, la nuit du 30 octobre, et qui s’est poursuivie aux quatre coins du Brésil, dans une fête populaire pour le triomphe du candidat du PT, Lula, donne la dimension historique de ces élections : une victoire arrachée par la lutte de résistance du peuple travailleur à la situation ouverte par le putsch contre Dilma (Rousseff, Ndt) en 2016 et approfondie sous les gouvernements Temer et Bolsonaro par des attaques contre les droits et les conditions de vie, par la destruction de la nation.

Résistance du peuple travailleur qui a empêché que Lula, comme il l’a dit lui-même avenue Paulista, soit « enterré vivant » par la farce de (l’affaire, Ndt) Lava-Jato, qui l’a sorti de la prison, où il est resté 580 jours et lui a donné un troisième mandat, à l’issue d’élections manipulées comme jamais auparavant dans notre histoire par le gouvernement.

Patrons et institutions d’Etat au service de Bolsonaro

Toute la machination publique et les institutions se sont mises au service de la réélection de Bolsonaro, sous la protection opportuniste du pouvoir législatif et judiciaire, des crimes électoraux successifs commis, auxquels s’est ajoutée la montagne de « fake news », le harcèlement électoral de chefs d’entreprises et de pasteurs pour empêcher le vote 13 (le vote Lula, Ndt), de la complicité de forces de sécurité, comme la police routière fédérale qui a bloqué des routes le jour de l’élection pour empêcher les petites gens d’exercer leur droit de vote, et qui encore actuellement ne fait rien pour libérer les routes bloquées par des camionneurs bolsonaristes qui en appellent à un coup d’Etat militaire.

La victoire de Lula avec plus de soixante millions de vote (51 %) est extraordinaire ; elle libère enfin la voix suffoquée du peuple travailleur qui s’exprime dans cette célébration et qui, au-delà du Brésil, a un retentissement dans tous les pays d’Amérique latine et du monde entier, englouti aujourd’hui par une crise brutale du système capitaliste et par les conséquences de la guerre.

Comme jusqu’à présent Bolsonaro n’a pas reconnu le résultat électoral ¹Bolsonaro ne reconnaîtra sa défaite que le 1er novembre, soit le lendemain de cette déclaration (Ndlr), comme il est pourtant d’usage de le faire, et comme il lui reste encore deux mois de présidence pour ses provocations et aventures, il est nécessaire de nous maintenir organisés, mobilisés et en alerte pour faire valoir la volonté populaire et garantir que Lula puisse accéder au pouvoir.

Volonté populaire de changement pour améliorer la vie, les salaires, l’emploi, pour la terre, les droits, l’égalité et la démocratie.

Comme l’a affirmé Lula face aux centaines de milliers présents sur l’avenue Paulista : le nouveau gouvernement doit prioriser les plus nécessiteux. Oui, et pour le faire, il ne doit pas hésiter à éliminer les obstacles politiques et institutionnels qui s’opposent à la satisfaction des besoins du peuple travailleur.

Que les généraux rentrent dans les casernes, que soient rétablis les droits sociaux et du travail, que cessent les privatisations et la casse des services publics, que soient respectés les droits des femmes, des Noirs et des indigènes, et que soient défendues les ressources naturelles, ainsi que la souveraineté nationale.

Nous avons hautement conscience qu’il ne pourra y avoir d’ « union nationale » avec ceux qui sont hostiles aux revendications des plus nécessiteux, avec ces chefs d’entreprise qui ont contraint les travailleurs durant les élections (2 000 dépôts de plainte), avec ces privilégiés qui profitent de la misère de notre peuple. C’est essentiellement la lutte du peuple travailleur qui a donné à Lula une troisième opportunité de diriger les destinées de la nation, en accord avec les intérêts de sa majorité sociale exploitée et opprimée.

Treize revendications urgentes

Nous, Dialogue et Action pétiste, sommes fiers : nous avons participé avec toute notre énergie à cette journée historique et héroïque du peuple brésilien. Au long de cette campagne électorale, nous avons mis en avant treize revendications urgentes que nous rappelons maintenant et pour lesquelles nous continuons d’être disposés à lutter :

Augmentation générale et immédiate des salaires ;

Plafonnement des prix du panier de base ;

Défense d’Eletrobras, retour au monopole de Petrobras et abrogation des OSs (apparentées aux partenariats publics-privés, en France – Ndt) ;

Abrogation unilatérale de la réforme du travail ;

Abrogation de la réforme de la protection sociale ;

Abrogation du plafond de dépenses, reconstitution des budgets pour l’éducation, la santé et la culture ;

Fin de la tutelle militaire (art. 142), démilitarisation des PMs (police militaire – Ndt) ;

Réforme agraire avec financement, assistance et distribution ;

Démarcation des terres indigènes sans restriction ;

Titrage des quilombos ruraux et urbains ;

Zéro expulsion, construction d’habitations populaires ;

Droit à l’autodétermination des peuples ;

Discutons de la reconstruction et la transformation du Brésil, pour la Constituante avec Lula.

Nous appelons toutes et tous à devenir membre du PT, à s’organiser avec nous dans Dialogue et Action pétiste pour que nous continuions ce combat dans nos syndicats, entités et mouvements populaires, pour que nous continuions à affronter le bolsonarisme et batailler pour que le gouvernement que nous avons aidé à élire réponde aux revendications populaires.

Avenue Paulista, le 30 au soir, face à des centaines de milliers, Lula a dit : « J’espère ne jamais trahir vos rêves. » Qu’il en soit ainsi !

La force du peuple a élu Lula de nouveau !

Vive la lutte du peuple brésilien ! »

Comité national de Dialogue et Action pétiste, 31 octobre 2022